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2 août 2021 1 02 /08 /août /2021 20:01

Pour celles et ceux qui auraient manqué la partie 1, c'est ici ;)

Les berges de la Valserine

Les berges de la Valserine

26 juin 2021 : Lancrans – Plateau de Retord

 

Premier matin avec un beau soleil dès le réveil ! Voilà qui fait plaisir !

Après un copieux petit-déjeuner, la dame qui nous a accueillies la veille nous donne quelques indications pour retrouver la GTJ un peu plus loin. Il s’agit de monter la route pour rejoindre le cimetière, depuis lequel nous retrouverons nos balisages rouges et blancs. Nous nous lançons sans nous poser de questions. Mais au bout de 5mn, le doute s’installe : il y a un cimetière loin en contre-bas. La dame nous a-t-elle vraiment dit de « remonter » la route ? Est-ce qu’on a mal compris ? Est-ce qu’elle s’est trompée ? Comme nous ne sommes pas allées bien loin, nous décidons de faire demi-tour, pour redescendre et regagner la GTJ un peu plus bas, là où nous l’avons quittée la veille. Nous retrouvons sans difficulté les balisages et les suivons docilement… pour arriver, 10mn après, quasiment à l’endroit où nous avions fait demi-tour !

Note à nous-mêmes : avoir un peu plus confiance dans les explications que les gens nous donnent !

 

La descente n’est pas difficile et nous arrivons sans encombre, mais émerveillées, aux pertes de la Valserine.

Les pertes de la Valserine

Les pertes de la Valserine

La Valserine est une rivière qui naît dans le Jura près de la frontière suisse et se jette dans le Rhône. « Relativement paisible sur sa partie haute, la Valserine se fait tumultueuse en approchant de Bellegarde ; elle disparait alors dans des gorges sinueuses et profondes. Le mouvement circulaire et obstiné de l’eau au fil des temps géologiques a creusé dans la roche calcaire des « oulles » ou marmites de géants. Ce phénomène impressionnant se répète sur près de 200m » (Topoguide toujours). Ces roches polies et toutes arrondies sont effectivement inattendues ! En-dessous, à l’étroit dans ce lit resserré, la Valserine fait preuve d’un débit impressionnant. Il fait beau, on aimerait rester là plus longtemps, mais il nous faut rejoindre Bellegarde avant midi.

Les berges de la Valserine sont très bien aménagées, très agréables à marcher. Et puis, après les crêtes, ça change de marcher le long de l’eau. C’est à regret que nous laissons finalement la rivière derrière nous pour remonter sur la ville.

 

Ici, je suis obligée de faire un petit retour en arrière pour que vous ayez tous les éléments de compréhension. Suite à un problème technique, la voiture que nous avons laissée à l’auberge sur Lyand a besoin d’une nouvelle jauge pour l’huile, et d’huile aussi, tant qu’à faire. Nous filons donc à l’autodistribution de Bellegarde, qui ferme à midi. Là nous attend la jauge commandée mardi. Céline la glisse dans son sac. Je cale le bidon de 2L d’huile dans le mien. Comme nous sommes à côté d’un centre commercial, nous en profitons pour acheter un peu de ravitaillement. Et puisqu’on est là, pourquoi ne pas manger au restau asiatique qui fait buffet à volonté ?

C’est donc alourdies autant par l’huile de friture que l’huile de moteur que nous entamons l’après-midi. Un comble tout de même d’avoir des problèmes de bagnole quand on fait un trek A PIED. Heureusement que l’auto-dérision existe, sinon on aurait mal vécu la situation !

 

Entre Bellegarde et Ochiaz, nous sommes sur une petite route goudronnée. Pas spécialement géniale, mais il faut lui reconnaître 2 avantages : de l’ombre et quasiment pas de voitures.

A partir d’Ochiaz, ça grimpe. 460m de dénivelé sur 2,5km. La montée se fait à l’ombre des arbres, au chant des oiseaux et aux bourdonnements des insectes. On a chaud mais on avance ! Fait exceptionnel : nous mettons moins de temps que l’estimation prévue par le topoguide (et c’est pas souvent !). Et quelle joie, arrivée à l’auberge de Catray d’apercevoir, enfin, les Alpes !

Les Alpes, visibles à l'œil nu mais pas sur la photo

Les Alpes, visibles à l'œil nu mais pas sur la photo

En guise de récompense, nous nous imaginons prendre une petite boisson fraîche à la terrasse de l’auberge. Malheureusement, un panneau nous indique qu’elle est définitivement fermée. Nous reprenons donc le chemin et finissons tranquillement la journée en arrivant, sous le soleil, à la ferme de Retord.

 

La ferme de Retord, c’est une grande maison au milieu de nulle part. L’hiver, la dame va faire ses courses en motoneige. Deux ânes nous regardent approcher. Un groupe de marcheurs est déjà là. L’espace d’un instant, on se dit que mince, ça va faire du monde dans le dortoir. Et puis on découvre que non, l’étage n’est pas organisé en une immense salle pleine de matelas, mais en une dizaine de petits box de 2 ou 3 lits (il y a aussi des dortoirs un peu plus grands ailleurs, ceci dit).

Nous prenons possession du nôtre, puis poursuivons la soirée sans surprise : douche, bière à l’extérieur, puis dîner. Une dame qui fait la GTJ seule à vélo est arrivée entre-temps. Nous lui proposons de se joindre à nous à table. Une fois encore sans surprise, mais toujours avec plaisir, nous discutons rando au-dessus de nos pommes de terre à la sauge accompagnées de saucisses (extrêmement bon !). Notamment nous nous extasions sur sa carte qui reprend les tracés des GTJ pédestre, cycliste et VTTiste (« Oh, donc vous êtes passée par telle ville ! » ; « Et vous, vous avez suivi les crêtes, moi j’étais en-dessous »…). En fin de repas, les autres marcheurs se joignent à notre discussion de randonneurs. Le groupe vient de Clermont, il s’agit d’une association de marche qui organise régulièrement des randos sur plusieurs jours. Comme le couple rencontré à la Loge, ils réalisent le GR de Pays Grand Tour de la Valserine.

Et discussion également avec la dame qui nous accueille, qui parle de son parcours et de son amour pour les lieux. Plus que de l’amour pour les lieux, sa présence ici est une évidence. Comme si son existence-même était liée à ce plateau de Retord.

Il y a des gens que l’on aimerait pouvoir écouter longtemps. Là, c’est parce qu’il semble y avoir un

monde entre la façon de vivre de cette dame et la mienne, comme si nous n’évoluions pas dans les mêmes temporalités. Et pourtant, dans la simplicité d’une conversation sans grands mots, elle rapproche nos mondes, jusqu’à ce que le sien me soit suffisamment près pour que je l’effleure, pour que je prenne la mesure de ses jours et de ses saisons, que je les comprenne, un peu, sans pour autant y être tout à fait. Combien de temps l’aurais-je écoutée si la tasse de tisane vide n’avait implicitement donné à tous le signal d’aller se coucher ?

Bilan journée : 17,5 km

Avancée GTJ : 358,7 km

 

27 juin 2021 : Plateau de Retord – Auberge sur Lyand

 

Le constat de la nuit, c’est que les petites couettes fournies pour dormir sont merveilleuses. Le groupe et la cycliste petit-déjeunent dehors. Nous on trouve que la température est un peu fraîche, alors on reste à l’intérieur.

Après avoir bien mangé, tout le monde quitte l’auberge. Nos chemins se séparent aussitôt après le portail.

Le ciel est lourd de nuages, il tombe même une goutte ou deux, mais très vite le temps se dégage. Nous aurons une journée magnifique.

 

Au crêt du Nû, on se déshabille. On retire juste les vestes, en fait. De toute façon, il y a un accent sur le u, ça ne veut probablement pas dire « à poil ».

Nous nous accordons ensuite une pause à la croix des Terments. Nous croisons quelques marcheurs, mais pour un dimanche ensoleillé de juin il n’y a pas foule.

Il y a encore moins foule (pour ne pas dire « personne ») quand nous nous engageons sur un chemin qui dessert des pâturages dans une combe. L’endroit n’est pas laid, mais les 7km sont très monotones. Cette portion de l’itinéraire est celle que j’aime le moins de ces 7 jours de marche. Pendant un bon bout de temps, nous cherchons un endroit où nous arrêter pour pique-niquer. A part s’arrêter au milieu du chemin, il n’y a guère de possibilités. Nous poursuivons donc, jusqu’à entamer une remontée dans les bois et trouver de belles souches sur lesquelles s’asseoir.

GTJ, l’ultime épisode : Les Rousses – Culoz, partie 2

Nous dépassons la Grange d’en Haut et identifions sans difficultés l’intersection au niveau de laquelle nous devons quitter la GTJ pour rejoindre l’auberge sur Lyand. Il faut dire que ce n’est pas compliqué, il suffit de suivre la route. Nous la suivons donc, passons devant la Croix de Famban et arrivons à l’auberge où nous avons laissé la voiture 5 jours plus tôt. Notre priorité est de nous occuper de notre problème mécanique. On remet de l’huile, on change la jauge, on fait tous les niveaux, on vérifie qu’il n’y a pas de fuite.

La croix de Famban

Pause en terrasse, je m’accorde une bière bien méritée, Céline, raisonnable, s’accorde un perrier. Là encore, il y a du monde, mais pas beaucoup nous semble-t-il pour un si bel après-midi.

Retour à la voiture, re-vérification des niveaux. Tout semble aller bien. Un doute persiste néanmoins : la jauge n’est pas tout à fait du bon diamètre et ne rentre pas bien dans son emplacement. On en vient à se demander si du coup, on n’aurait pas mis trop d’huile.

Nous gagnons cependant Culoz sans problème. Laissant la voiture garée dans le village avec nos gros sacs dedans, nous rejoignons la gare avec juste ce qu’il nous faut d’affaires pour le lendemain. Nous marcherons légères !

Après une heure d’attente, un train nous amène, en 10mn, à Seyssel. Là, nous avons un petit studio, dégoté sur airbnb. Demain, il nous faudra d’abord marcher 3h pour regagner la GTJ, et ensuite nous pourrons définitivement terminer la rando ! Ce bazar de devoir récupérer la voiture, prendre le train et se rajouter des kilomètres, c’est parce qu’il n’y a pas beaucoup d’hébergements sur cette fin de parcours. Le refuge d’Arvières affichait complet quand nous avons voulu réserver, partir de Seyssel est la solution que j’aie trouvée pour ne pas avoir à faire les 37 derniers kilomètres d’une seule traite.

Mais un dernier rebondissement « voiture » vient bousculer les plans : le doute d’avoir mis trop d’huile est trop grand, faire ensuite rouler la voiture pendant plus de 2h pour rentrer chez nous est trop risqué. Mais si nous effectuons notre journée de marche comme prévu, nous arriverons trop tard à la voiture pour l’emmener au garage le plus proche. Après moults hésitations, la décision est prise : Céline reprendra le premier train demain matin pour récupérer la voiture et l’emmener au garage dès l’ouverture. Une fois cette histoire de jauge réglée, elle laissera la voiture à Culoz, au gîte d’étape le Cabiolon situé sur la GTJ, et attaquera l’ascension du Grand Colombier par le sud. De mon côté, j’effectuerai l’itinéraire prévu, regagnerai la GTJ là où nous l’avons quittée tout à l’heure, près de la Grange d’en Haut, et arriverai par le nord. Si nous suivons bien les balisages, nous devrions forcément nous croiser à un moment donné.

 

Bilan journée : 23 km

Avancée GTJ : 380 km

 

28 juin 2021 : Auberge sur Lyand – Culoz (partant de Seyssel)

 

Branle-bas de combat le matin du dernier jour. Céline a un train à 7h et quelques et moi 30 bornes à faire. On ne traîne pas, d’autant qu’on n’a pas de petit-déjeuner. Habituées depuis une semaine à la demi-pension, nous n’avons pas vraiment anticipé le fait qu’aujourd’hui il faudrait se débrouiller seule pour se nourrir. Nous sortons (dehors, il faut beau !) et nous séparons, l’une partant vers la gare, l’autre vers le centre-ville.

Dans le centre, le marché se met doucement en place. Je dégote une boulangerie avec des tables en terrasse, commande un petit-déjeuner, achète également de quoi manger à midi et m’installe dehors. Près de moi, deux hommes montent leur étal en me commentant l’agencement des fruits et légumes. En partant, je leur achète des abricots, ils m’offrent une nectarine. C’est tout simple et ça fait plaisir.

Il est 7h30 quand je quitte le centre-ville, direction le camping international. Au début, c’est simple, je me suis noté des points de repère :

- passer devant le camping : OK

– suivre la rue des peupliers : OK

– Traverser la D991A – OK

Après, ça se complique. Pour rappel, on est hors GR, le chemin n’apparaît même pas sur le topoguide (trop loin), je n’ai pas de carte ni GPS. Je traverse le hameau de la Charbonnière sans bien savoir si j’étais censée passer là ou non. Au bout d’un certain temps, la route se transforme en piste carrossable. Celles et ceux qui me connaissent ont le droit de rire de la suite mais je me fie à mon sens de l’orientation et à ce dont je me souviens du google maps de la veille, et a priori, je marche dans la bonne direction. J’ai un gros moment de doute chaque fois que j’aperçois une maison le long du chemin : et si la piste ne fait que desservir 2 ou 3 habitations puis s’arrête ? Si elle se transforme en petit chemin pédestre un peu fouillis, est-ce que je poursuis ? Ou je fais demi-tour ? Ce que je n’ai pas précisé, c’est que depuis que j’ai quitté Seyssel, ça grimpe. Faire demi-tour après avoir grimpé 1h, ça ferait mal au cœur. Mais la piste se poursuis toujours après chaque maison, alors je poursuis aussi. L'effort est récompensé par le paysage.

GTJ, l’ultime épisode : Les Rousses – Culoz, partie 2

Il est 8h50 quand je regagne une route goudronnée avec un petit panneau que je reconnais pour l’avoir déjà croisé : « Col de la Biche – sommet à 9km ». Ces petits panneaux verts et blancs initialement installés pour les vélos ponctuent chaque kilomètre de montée, j’essaie de les voir comme des encouragements. A 9h35, j’ai fait 3km. A cette même heure, Céline a eu le temps d’arriver à Culoz, d’emmener la voiture au garage, de faire des courses et de petit-déjeuner. Elle attaque la montée du Grand Colombier, les panneaux lui indiquent 4h40 de marche pour atteindre le sommet.

A 10h10, j’atteins l’auberge sur Lyand (et si on a un décompte du temps aussi précis, c’est parce que Céline et moi nous envoyons des messages en précisant l’heure d’envoi. On capte très mal par ici et les sms arrivent parfois avec pas mal de retard) puis regagne le GR là où nous l’avons laissé. Il y a une grosse montagne au loin, j’imagine que c’est le Grand Colombier, mais pas sûr.

Entre forêt et combes, je dépasse la grange Falavier, puis Arvières où l’on trouve les ruines d’une ancienne chartreuse. Des bruits de moteur gâchent le calme de la forêt. Dommage. Ce sont de gros engins que l’on entend de loin. Je les dépasse et attaque le « sentier abrupt » (c’est Topoguide qui emploie cet adjectif) qui grimpe au col de Charbemènes. Très vite, je n’entends plus les moteurs, ou alors je n’y fais plus attention, trop occupée que je suis à essayer de respirer.

GTJ, l’ultime épisode : Les Rousses – Culoz, partie 2

La montée débouche sur une pâture. Une dame arrive en même temps que moi et s’installe pour manger. Il est midi et demi, c’est effectivement une bonne idée. Je m’assois aussi et entame la discussion.

Au début j’ai l’impression de déranger, mais finalement c’est avec des étoiles dans les yeux et un sourire communicatif qu’elle me raconte ses randos en bivouac, et avec une certaine fierté qu’elle me détaille le matériel qu’elle a acquis au fil des années : tente, sac de couchage, demi-matelas, mini-réchaud… Et les vivres qu’elle emmène, et la quantité d’eau… Et les randos qu’elle a préférées… Encore quelqu’un que j’aurais pu écouter des heures durant ! Mais elle n’a pas que ça à faire. Au moment où elle repart, je lui demande quel est le poids de son sac. C’est un des points qui m’inquiète à l’idée de bivouaquer : avoir un sac trop lourd à porter. Le sien fait 12kg en comptant 2L d’eau. Ça me parait peu, même en ayant un matériel super léger. Elle n’emmène que le minimum, avec les années elle s’est débarrassé des choses que l’on prend « au cas où ». Et elle me laisse avec cette réflexion, qu’elle a elle-même entendu ou lu je ne sais plus où : « Un sac trop lourd est un sac bourré d’angoisse ».

 

Au moment où je m’apprête à reprendre le chemin, 2 VTTistes déboulent. L’un d’eux me lance une boutade, à laquelle je réponds, et c’est une nouvelle discussion qui démarre. On est cette fois sur un mode humour et blagues. C’est agréable cette facilité avec laquelle débutent les échanges, la façon dont on passe d’un registre à l’autre en fonction des personnes croisées, sans se poser de questions. De même un peu plus tard, alors que je ne suis plus qu’à quelques centaines de mètres du sommet du Grand Colombier, cette discussion avec un autre marcheur, qui lui redescend. Après les informations d’usage sur les lieux de départ, d’arrivée et la météo, nous dérivons je ne sais comment dans les méandres de la politique, des taux d’abstention et des valeurs démocratiques. C’est le ciel qui se nuage de plus en plus qui nous ramène à des problématiques plus pratico-pratiques : arriver à destination avant de se prendre un éventuel orage sur le coin de la figure.

GTJ, l’ultime épisode : Les Rousses – Culoz, partie 2

Il poursuit sa descente, je reprends ma montée. Le temps est de plus en plus menaçant mais je n’y prends plus garde. C’est le dernier jour de ma GTJ et j’arrive à la croix du Grand Colombier !

Certes le ciel est moche, certes on ne voit pas très loin, certes c’est encore raté pour le panorama à 360°… mais je crois que même une averse ne pourrait gâcher mon sentiment de satisfaction ! J’arrive enfin au bout. Je pense à toutes ces personnes qui ont fait une portion de GTJ avec moi. J’ai envie d’attendre Céline pour que l’on partage ce moment, qu’elle ait également cette satisfaction d’arriver en haut. Mais l’orage menace et de son côté Céline s’en inquiète. Alors je reprends le chemin et monte au sommet du Grand Colombier. La crête me parait un brin étroite et me fait prendre conscience que le vent s’est levé.

GTJ, l’ultime épisode : Les Rousses – Culoz, partie 2

Je retrouve Céline un peu plus loin dans la descente. Marchant vers Culoz, nous nous racontons nos journées respectives en guettant les nuages. Et puis au bout d’un moment, il n’y a plus grand-chose à se dire, nous cheminons en silence. La descente fait 9km. Ça me paraît interminable. Peut-être parce que dans ma tête la GTJ s’est finie à la croix du Grand Colombier et que ces derniers kilomètres ne représentent rien que le chemin pour nous ramener à la voiture. C’est le seul moment de toute cette semaine où j’aimerais avoir un peu de musique pour passer le temps.

 

Enfin, nous arrivons au gîte d’étape le Cabiolon. La voiture nous attend sagement. Mais je reste sur ma faim : le topoguide fait aller la GTJ jusqu’au centre de Culoz, plus précisément après être passé devant l’église et avoir atteint la D904. Pendant que Céline fait quelques étirements avant les longues heures de voiture, je me dépêche de poursuivre le peu de chemin restant. Il doit bien y avoir un panneau quelque part, quelque chose qui indique qu’on est bien arrivées au bout !

Je passe devant l’église (très jolie) et atteins le centre-ville. Mais rien. Peut-être, trop pressée, suis-je passée à côté d’une indication sans la voir. Un peu déçue, je reviens vers la voiture. Puis je lève la tête et vois ce Grand Colombier.

On était là-haut tout à l’heure. Et maintenant que la GTJ est finie, où ira-t-on la prochaine fois ? Il y a tant de possibilités ! Ne reste plus qu’à choisir…

 

Bilan journée : 30,8 km

Bilan épisode : 158,7 km sur la semaine

Bilan GTJ : 395 km

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31 juillet 2021 6 31 /07 /juillet /2021 15:43

Quasiment un an après l'épisode 7, mais surtout, plus de 4 ans après le premier épisode, je me décide à finir la GTJ commencée le 25 mars 2017. J’ai réalisé cette Grande Traversée du Jura par petits tronçons, au gré de mes week-ends disponibles, seulement cette fois j’ai envie de marcher plus longtemps et d’arriver à la fin. Comme un beau projet qui à force de traîner perd de son sens, il est temps d’aller jusqu’au bout et de mettre un point final au parcours.

GTJ, l’ultime épisode : Les Rousses – Culoz, partie 1

Lundi 21 juin 2021, j’embarque mon sac dans la vaillante Clio, direction Bellegarde-sur-Valserine. Je gare la voiture près du lycée et arrive juste à temps pour sauter dans un premier car. Je vous passe les détails du trajet, sachez simplement que pour faire Bellegarde – Les Rousses en transports en commun, c’est un peu long, mais c’est possible par car, re-car, TER et dernier car.

J’arrive aux Rousses en fin d’après-midi, juste avant l’orage. C’est très curieux, puisqu’un an auparavant, j’étais arrivée au même endroit dans les mêmes conditions. Ce qui est encore plus curieux, c’est qu’au refuge du Grand tétras, on m’attribue la même chambre que la dernière fois. Etrange sensation de continuité malgré l’année passée.

 

Comme je devais vider mon frigo avant de partir, je n’ai pas pris la demi-pension ce premier soir, mais je descends quand même dans la salle commune. Mon idée de départ était de prendre un thé. Mais pendant que j’attends à l’accueil, une dame me rejoint et nous commençons à discuter. Elle a commencé la GTJ depuis le début (Mandeure) il y a 13 jours et randonne seule. Cinq minutes plus tard, nous sommes assises chacune avec notre bière à nous raconter notre expérience de la GTJ, à échanger sur notre matériel et sur la météo du lendemain. Nous sommes interrompues lorsque nos hôtes nous indiquent que c’est l’heure du dîner (morbiflette pour ceux que ça intéresse). Je remonte dans ma chambre, mange et me couche presqu’aussitôt. Juste le temps de lire quelques pages de « Marcher, éloge des chemins et de la lenteur », de David Le Breton, qui m’a semblé approprié pour l’occasion.

 

22 juin 2021 : Les Rousses - Lajoux

 

J’avais imaginé marcher ce premier jour toute seule, mais les circonstances en ont décidé autrement.

Au petit-dèj’, je retrouve Danièle, la dame avec qui j’ai eu le plaisir de discuter la veille, ainsi que les autres randonneurs. Nous sommes une demi-douzaine, attablés dans le respect des normes sanitaires. Les conversations vont bon train, des conversations de randonneurs : d’où vous venez, quelle étape vous faites aujourd’hui, où vous dormez ce soir, que prévoit la météo, quel temps avez-vous eu jusqu’à présent… Je n’ai même pas commencé à marcher que je suis déjà plongé dans l’ambiance ! J’aime !

A l’extérieur, il pleut. Danièle hésite à partir. De mon côté, je ne me pose pas la question : j’ai un hébergement ce soir à Lajoux, il faut bien que je m’y rende ! Sans vraiment le vouloir, je la convaincs de partir. C’est d’autant plus facile qu’au moment de sortir, la pluie s’est arrêtée. Il fait frais mais au moins, on ne démarre pas sous la flotte.

Nous partons donc ensemble.

GTJ, l’ultime épisode : Les Rousses – Culoz, partie 1

Du Grand tétras, situé aux Rousses d’Amont, nous regagnons le centre des Rousses. Nous hésitons sur la direction à suivre, mais deux hommes nous renseignent et nous voilà parties.

Comme promis, l’itinéraire indiqué par les deux hommes nous fait arriver rapidement au Bief de la Chaille. Malheureusement, il nous a fait manquer le fort des Rousses. Nous avons néanmoins retrouvé nos balisages rouges et blancs sans difficulté, alors nous poursuivons.

Pendant cette première partie de matinée, le ciel reste couvert, mais il ne pleut toujours pas. Danièle et moi continuons la conversation débutée la veille. Elle a fait toute une partie du parcours avec sa tente et son sac de couchage sur le dos, à bivouaquer ou à dormir dans des abris de fortune (« refuges sommaires », comme dit le topoguide). Je l’interroge beaucoup là-dessus, car si j’aime l’idée d’être totalement autonome, de ne pas avoir à prévoir mes hébergements tout le long du chemin, je n’ai jamais osé bivouaquer. Son expérience, ses rencontres, ses difficultés, ses satisfactions et sa sérénité sont inspirantes.

De fil en aiguille, les conversations dévient, dérivent, sans s’arrêter longtemps sur un sujet en particulier, parce qu’elles sont incroyablement tributaires de notre marche. La discussion politique est interrompue par une brève montée pour laquelle nous avons besoin de notre souffle. Celle sur la famille par un rayon de soleil, qu’il nous faut admirer et commenter : il pleuvait tellement au réveil, jamais on n’aurait cru qu’il puisse faire beau, même si ça ne dure qu’un instant ! Et là, des gens qui s’entraînent au ski sur une piste goudronnée, c’est la première fois que je vois cela. Puis une nouvelle montée, plus longue, qui nous amène au belvédère des Dappes, que nous admirons d’abord en silence avant de partager nos impressions.

Belvédère des Dappes

Belvédère des Dappes

Ensuite, nos rythmes de marche se distinguent. Danièle me laisse partir seule devant. Je ne saurais dire combien de temps je ne marche qu’avec moi-même. J’adore aussi cette façon de cheminer, en solitaire.

Le nom de la Forêt du Massacre, dans laquelle j’avance tranquillement, date de 1535 : François Ier envoie un détachement de 1 000 mercenaires italiens pour défendre Genève, mais la troupe se heurte à l’armée du duc de Savoie. Repoussés au-dessus de Lajoux, les soldats sont massacrés sous les coups de haches savoyardes (c’est le topoguide qui le dit).

En ce qui me concerne, ce n’est pas à des haches savoyardes, mais à une soudaine averse que je dois faire face au moment où j’arrive à la croisée Pierre de la Baume. Je m’empresse de poser le sac pour en sortir le manteau de pluie. L’averse est plus rapide que moi et s’arrête aussi vite qu’elle a commencé. Dans le doute, je garde le vêtement de pluie à portée de main. Danièle en profite pour me rejoindre, à l’abri sous son petit parapluie.

Peu de temps après, à ma grande surprise, nous arrivons à la combe à la Chèvre. Je ne comprends pas comment nous avons pu arriver aussi vite. Nous avons réussi à rater le crêt Pela, sommet du département du Jura et de la Franche-Comté ! Je tourne mon topoguide dans tous les sens, on vérifie les panonceaux et rapidement la conclusion s’impose : nous avons suivi la variante hivernale. Je ne comprends toujours pas comment nous avons pu délaisser l’itinéraire principal pour la variante sans nous en rendre compte. C’est en vérifiant sur le topoguide de Danièle que tout finit par s’expliquer : le mien date de 2014, le sien de 2017. Et dans le plus récent, effectivement, la « variante hivernale » est devenue l’itinéraire principal. Le sentier officiel de la GTJ ne passe plus par le crêt Pela. Il est cependant possible d’y accéder en suivant un autre balisage, jaune, mais en ce qui nous concerne nous laissons tomber l’idée et continuons notre route.

 

Nous poursuivons nos discussions, dont la marche et la nature effilochent la logique, entrecoupent le raisonnement, interrompent la cohérence. Ici, les vaches que nous croisons, les pâtures que nous traversons et le soleil qui brille maintenant avec certitude ont tellement plus d’importance que le reste.

Nous mangeons sous un ciel bleu. Puis, sans se presser, pas après pas, nous arrivons sur Lajoux. Et c’est ici que nos chemins se séparent. Danièle rentre chez elle, elle doit arrêter ici sa GTJ. Et c’est certainement ici qu’elle viendra la reprendre, dès que possible.

Arrivée sur Lajoux

En ce qui me concerne, je grimpe le long de la « route de sur les champs » au bout de laquelle m’attend le studio d’Agnès, réservé sur airbnb. Le studio est petit mais très fonctionnel et très bien décoré, agréable avec une vue magnifique. C’est là que me rejoint Céline, mon binôme de trek.

Le binôme

 

 

Nous passons quelques heures sur la route, à récupérer ma voiture à Bellegarde, déposer la sienne à l’auberge sur Lyand puis à revenir à Lajoux. Ensuite, il est temps de se coucher, car demain débute une nouvelle étape.

 

 

 

 

 

Bilan journée : 25 km

Avancée GTJ : 279,8 km

 

23 juin 2021 : Lajoux – L’Embossieux

 

 

Ce second jour pour moi, premier pour Céline, débute avec une météo clémente, pour ne pas dire sous un ciel bleu. Nos gros sacs nous tiennent chaud, on ne fait même pas 1km avant de s’arrêter pour retirer nos vestes. Il y a un peu de route goudronnée pour gagner le Manon, mais ensuite nous poursuivons dans des pâtures pleines de fleurs. Le ciel se couvre mais tout va encore bien lorsque nous parvenons à la Vie Neuve des Molunes.

 

 

Ici, je ne peux m’empêcher de citer le topoguide, c’est plus simple qu’essayer de décrire les lieux : « Les Molunes : ne cherchez pas le village, il n’y en a pas ! ». Nous faisons une pause face à la mairie, et effectivement, il n’y a pas grand-chose autour. La pause ne s’éternise pas car à l’arrêt il fait vite froid.

 

C’est sous un ciel toujours plus menaçant que nous parvenons aux Moussières. Il est 14h, on se dit qu’il est temps de manger. Prises d’un doute concernant la météo à venir, nous avisons un terrain de jeux pour enfants à côté duquel une petite cabane en bois nous fait de l’œil. Je précise quand même qu’a priori, la cabane ne fait pas partie des jeux, mais sert à ranger la brouette. Toujours est-il qu’on s’installe là. Et on fait bien, car quelques instants plus tard débute l’averse, la bonne grosse averse orageuse, avec des gouttes énormes, et même un peu d’éclairs et un lointain tonnerre. Coup de chance : il n’y a pas de vent, notre petite cabane ouverte nous suffit donc pour rester au sec. Comme si l’orage était national (ou peut-être parce que c’est le seul endroit où il y a du réseau depuis plusieurs heures), je reçois deux messages coup sur coup, l’un de Dijon, l’autre de Normandie, m’informant que la météo fait aussi des siennes là-bas. On me demande si tout va bien, je réponds que oui, ce qui est entièrement vrai, tout en continuant de manger mon casse-croûte. Céline fait des pronostics sur la durée de l’averse et s’il risque d’y en avoir d’autres dans l’après-midi.

Quand la pluie se calme, nous enfilons pantalons et manteaux de pluie, parées à sortir. Le temps de nous équiper, il ne pleut plus (au choix, soit l’averse s’est arrêtée subitement, soit on est très longues à s’équiper). Le ciel reste incertain un moment, pour finalement opter pour le beau. C’est avec le soleil que nous traversons une suite de pâtures dont les couleurs changent au gré des fleurs. Violettes, blanches, jaunes. On finit d’ailleurs par enlever les pantalons de pluie parce qu’on crève de chaud là-dedans.

Nous arrivons à L’Embossieux, il n’est guère possible de rater l'Auberge des érables, où nous attend notre chambre. Après une bonne douche, il nous reste le temps pour une bière en terrasse avant le dîner.

En début de soirée, alors que nous dégustons notre jambon braisé, nouvel orage. Un vrai déluge qui noie le parking en 5mn ! Et la météo pour le lendemain ne s’annonce guère mieux…

 

Bilan journée : 18,5 km

Avancée GTJ : 298,3 km

 

24 juin 2021 : L’Embossieux – Refuge de la Loge

 

Il a plu à peu près toute la nuit. Il pleut toujours pendant le petit-dèj’. La motivation pour quitter l’auberge est au plus bas. Comme nous n’avons pas trop de kilomètres à faire aujourd’hui, nous décidons de prendre notre temps, histoire de voir comment tout ça évolue. De mauvaise grâce, nous nous équipons, nous équipons nos sacs (d’après Céline, le mien ressemble à un sac poubelle) et nous sortons. Comme lorsque j’ai quitté Les Rousses, il fait frais et humide mais il ne pleut plus. Nous gagnons La Pesse par la route, d’un, parce qu’on n’a pas envie de se tremper les pieds tout de suite et de deux, parce qu’on a loupé le chemin officiel de la GTJ et qu’on a la flemme de revenir en arrière ! A La Pesse, nous nous ravitaillons pour les 2 prochains déjeuners. C’est sans difficultés que nous trouvons le balisage qui nous ramène à la GTJ, au carrefour de Sous les Bois. Comme il ne pleut toujours pas, nous prenons le temps de retirer nos pantalons de pluie (parce que vraiment, on crève de chaud là-dedans). 

 

Nous nous reprenons quand même un peu de pluie après, mais rien de trop méchant, et nous atteignons la Borne au Lion. « Jadis nommée borne des Trois-Empires, cette pierre historique, posée en 1613, marquait la frontière entre le Bugey, la Franche-Comté (ancienne possession espagnole) et l’enclave savoyarde. (…) C’est également un lieu de la résistance des maquis de l’Ain ». Je ne vous réécris pas tout le topoguide, mais vous avez compris l’idée. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas pu définir visuellement quel écusson était sur quel côté de la borne.

Vue depuis la Borne au Lion

Vue depuis la Borne au Lion

Pas très loin du Crêt au Merle, nous croisons un groupe d’une dizaine de personnes. Une vraie foule ! La descente jusqu’au Niaizet se fait tranquillement. Les balisages nous paraissent parfois un peu rares, mais comme il n’y a pas 36 chemins, nous essayons de ne pas nous poser trop de questions et poursuivons sur la piste principale. Arrivées en bas, un banc nous attend pour la pause déjeuner. Nous prenons des paris : va-t-on se prendre l’averse sur le coin de la figure alors que nous sommes bien installées pour manger ?

Il s’avère que non. Nous avons même le temps de gagner Lélex avant que les premières gouttes ne tombent. En fait, c’est en entamant les 2,5km de montée (546m de dénivelé) que la pluie commence. Comme nous savons très bien que nous allons avoir trop chaud dans la côte, nous ne prenons pas la peine de nous ré-équiper. Un pied devant l’autre, sans bien distinguer si ce que l’on essuie sur nos visages c’est de la pluie ou de la sueur, nous grimpons. Lorsque l’averse s’arrête, elle laisse derrière elle une brume qui parfois s’éclaircit, parfois s’épaissit. Nous avons l’impression que la nuit tombe. Il n’est pourtant que 17h lorsque nous arrivons au refuge de la Loge.

 

C’est un petit refuge de montagne (un dortoir de 19 lits) sans eau courante. Le gardien des lieux

nous verse de l’eau chaude dans 2 bassines pour que nous puissions nous laver derrière un paravent. Ce soir-là, nous ne sommes que 4 dans le refuge, en plus du couple qui gère l’endroit. La soirée est particulièrement calme, chacun bouquine sans mot dire devant le poêle. C’est à table,

Refuge de la Loge

devant notre bol de soupe puis notre plat de saucisses-lentilles, que la discussion s’amorce et s’anime. Discussion de randonneurs sur la météo, le parcours, l’étape du lendemain. Sur les treks déjà réalisés et leur niveau de difficulté. Ce couple a débuté par le GR Corse, réputé difficile, je les interroge longuement en essayant de juger de ma capacité à réaliser cette rando.

Et puis sans que rien ne le signale, on se dit que c’est l’heure. Il est encore relativement tôt, mais on va se coucher. Dehors, c’est pluie et brouillard.

 

Bilan journée : 16,5 km

Avancée GTJ : 314,8 km

 

25 juin 2021 : Refuge de la Loge – Lancrans

 

Nous avons mal dormi. Moi qui n’ai habituellement aucun souci de sommeil, je suis presque plus frustrée que fatiguée. Le coupable ? L’absence d’oreiller. C’est dans ces moments-là que l’on prend conscience à quel point c’est important, un oreiller. Mettre un vêtement plié à la place, ce n’est pas pareil.

Dehors il fait toujours brouillard et la météo s’annonce très moyenne. Bref, tout pour bien débuter la journée. Au petit-dèj’, les conversations de la veille se poursuivent. Puis il est temps de se séparer. Nous prenons le même chemin, mais pas au même rythme (et c’est nous les trainardes, dans l’histoire) !

Ce 4ème jour débute direct par une montée dans la brume. Tout est voilé de gris, les paysages sont invisibles. Seules les fleurs les plus proches détonnent par leurs couleurs vives sur ce fond terne. Nous montons, sans vraiment voir jusqu’où il nous faudra monter, sans vraiment distinguer la hauteur. Monter donne chaud mais les températures sont fraîches (environ 6° ce matin). On ne sait pas s’il faut retirer ou garder la veste.

Panorama depuis le Crêt de la Neige

 

C’est finalement en tee-shirt que nous parvenons au Crêt de la Neige, plus haut sommet du massif jurassien avec ses 1 720m d’altitude. La tête dans les nuages, nous ne voyons pas grand-chose du panorama à 360° ! Qu’à cela ne tienne : nous aurons peut-être plus de chance au Reculet !

 

Panorama depuis le Reculet

Avec ses 1 719m, le Reculet est le concurrent direct du Crêt de la Neige pour le titre de plus haut sommet. Il nous sera peut-être plus favorable question point de vue ?

 

Une fois au Reculet, on constate que c’est un peu mieux, mais ce n’est pas non plus fou-fou ! En plus, y’a du vent, y caille ! On ne s’attarde pas et on se lance sur la ligne de crête.

 

Nous cheminons pendant environ 2h. Durant ces 2h, la chance nous sourit : le ciel s’éclaircit et même si on ne voit pas jusqu’à l’horizon, on distingue au moins la pointe du lac Léman. Le paysage est chouette, on aurait envie de s’arrêter manger là. Mais le vent souffle trop froid. Nous préférons attendre le premier bouquet d’arbres pour se poser à l’abri.

GTJ, l’ultime épisode : Les Rousses – Culoz, partie 1

Juste après la pause, nous passons le chalet du Gralet. Nous en sommes à 13km environ, pas encore à la moitié de l’étape du jour. C’est une « grosse » étape (je mets des guillemets car bien consciente que certains marcheurs riraient de voir 27 bornes qualifiées de « grosse étape » ! Mais pour nous, c’est l’une des plus grosses de la semaine).

Après un paisible passage en forêt, nous atteignons la Poutouille, un « abri sommaire » (dixit le topoguide, ma seule référence sur ce parcours !) dans une grande et belle clairière.

Nous avons dû bien descendre depuis le Reculet, car en fin de journée arrive une nouvelle grande montée qui nous emmène au Crêt de la Goutte (de sueur, très certainement) à 1 620m d’altitude. Et là, grand moment de satisfaction : il fait beau ! On voit cette crête sur laquelle nous avons cheminé, on a bien du mal à réaliser qu’on est parties d’aussi loin, qu’on a « fait tout ça » !

Depuis le Crêt de la Goutte

Depuis le Crêt de la Goutte

Mais ce n’est pas encore le moment de se poser. Il nous reste environ 2h de marche avant d’atteindre Lancrans (on est ridicules à côté du mec qui est monté et qui redescend en courant. Lui, il faut 1h pour rentrer chez lui). L’heure qui tourne nous inquiète un peu : jusqu’à quelle heure l’hôtel-restaurant sert-il les repas ? Au téléphone, le réceptionniste nous indique 20h15/20h30 dernier carat. Calcul rapide : nous devrions arriver vers 20h15. Le fait que je mentionne la bouffe à chaque étape peut paraitre obsessionnel, mais à l’instar de la météo, la nourriture fait partie des choses importantes quand on marche toute la journée. C’est d’ailleurs ce que j’aime dans la grande randonnée : l’ancrage dans l’instant présent et dans les besoins essentiels. En attendant, avec ce petit coup de stress, la descente nous parait longue. Il faut dire que ce n’est pas ce que l’on préfère. Mais au moins, elle se fait sous un agréable soleil.

Nous arrivons au Sorgia à 20h pétantes ! Nous sommes crevées, débraillées et transpirantes. Tout pour plaire. La dame qui accueille avec bienveillance les deux boules puantes que nous sommes devenues nous laisse gentiment ¾ d’heure pour nous laver. C’est donc propres et sereines que nous nous présentons à 20h45 devant la salle de restaurant. C’est vendredi soir, autour de nous tout le monde s’est bien habillé pour la sortie restau. On détonne un peu avec nos vestes polaires et nos claquettes, mais on s’en fout. Le principal : on ne pue plus et surtout on mange super bien ! On a à peine le temps d’utiliser les couverts pour l’entrée qu’on nous les retire pour nous en mettre d’autres pour le plat.

 

 

 

 

Nous nous couchons très satisfaites de la journée.

 

 

Bilan journée : 27,4 km

Avancée GTJ : 342,2 km

 

 

 

Rendez-vous dans une semaine pour la suite et fin !

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21 août 2020 5 21 /08 /août /2020 17:02
GTJ épisode 7 : Chapelle-des-Bois – Les Rousses

Même si cela remonte à presque un an, je me rappelle avoir été un peu déçue de la dernière portion réalisée et qui reliait Mouthe à Chapelle-des-Bois. Peut-être parce que ça avait un peu mal commencé avec le premier hébergement où l’accueil avait été plutôt froid de prime abord (ma faute, j’étais arrivée très en retard) ; peut-être parce que deux jours et demi de marche, c’était trop court ; peut-être parce que le tronçon s’avérait moins difficile. C’est donc un peu moins confiante que les fois précédente que je monte dans ma voiture ce mardi de fin juillet, même si la perspective d’aller marcher me ravie de toute façon !

Je ne pars que deux jours cette fois-ci, juste un aller-retour pour me rappeler à quel point j’aime l’itinérance, le sac sur le dos et les gîtes de randonneurs. Le dernier trek remonte déjà à trop loin…

Un aller-retour, donc, sous forme de boucle pour éviter de revenir par le même chemin. L’aller par la GTJ. Le retour, on avisera plus tard.

 

28 juillet 2020 : Chapelle-des-Bois – Les Rousses

 

Je ne sais plus bien à quelle heure je prends la route pour quitter Dijon. Je sais que je me lève à 5h30 et que j’arrive sur place à 9h15. Pour le reste, c’est un peu flou, mais de toute façon ça n’a aucun intérêt. Une fois à Chapelle-des-Bois, c’est assez rapide : parcage de la vaillante Clio à côté du cimetière, vérification des panonceaux de rando, calage du sac sur le dos, et c’est parti.

Au bout de trois minutes environ, oubliés les doutes, les craintes comme quoi je pourrais ne pas apprécier la rando. Il fait frais, il fait soleil, il fait calme. Sans être grandiose, l’endroit est apaisant.

28.07.20 - Chapelle-des-Bois

28.07.20 - Chapelle-des-Bois

Une fois passée la tourbière et le cimetière des pestiférés, le topoguide indique qu’il faut remonter à la Madone. Je lève la tête et vois une croix en haut, tout en haut, qui surplombe la vallée. Si c’est ça le premier kilomètre, comment sera le reste ? La journée s’annonce plus difficile que prévue !

La croix du Risoux

La croix du Risoux

Bon, en fait, c’était se faire peur toute seule : la Madone n’est absolument pas au niveau de la croix. Il n’y a une petite montée histoire de se dégourdir les jambes après la voiture, et c’est bon, on y est. Puis le chemin se poursuit tranquillement. Il y a quelques autres randonneur/ses, mais vraiment pas beaucoup.

Le chemin passe ensuite un peu au-dessus du Lac des Mortes et du Lac de Bellefontaine. Je ne saurais vous dire pourquoi le premier s’appelle ainsi (le 2ème, c’est parce qu’il est sur la commune de Bellefontaine). Ces deux lacs, si peu profonds qu’ils sont à la limite d’être en réalité des marais, et les tourbières qui les entourent sont écologiquement très riches : 17 espèces végétales y sont protégées.

28.07.20 - Lac de Bellefontaine

28.07.20 - Lac de Bellefontaine

Petite surprise en arrivant aux Mandrillons, juste avant de descendre sur Bellefontaine : déviation ! Il y a d’importants travaux dans la zone forestière, indique une petite pancarte en précisant, juste en-dessous, le chemin à suivre. Je cherche une date pour vérifier que ce n’est pas un vieux papier oublié, mais ne trouve aucune indication. La déviation est-elle toujours d’actualité ? Est-ce que ça vaut vraiment la peine de la suivre ou bien est-ce un détour pour rien ? Est-ce que je tente le tracé initial, au risque de devoir faire demi-tour ? Il ne me faut pas longtemps pour me décider : bête et disciplinée, je prends la déviation. C’est de la route, ça monte, c’est pas terrible.

Au bout d’un certain temps, mon sens inné de l’orientation commence à me titiller (celles et ceux qui me connaissent ont le droit de se moquer, et même de douter, mais je vous jure que c’est vrai) : j’ai l’impression de tourner le dos à Bellefontaine, où j’étais censée me rendre. Au carrefour suivant, nouveau panonceau de déviation avec petit plan intégré (il faut souligner que sur toute cette portion, déviation comprise, le balisage est nickel), qui me permet de constater que j’ai raison (eeet oui !), je m’éloigne de Bellefontaine. Mais c’est normal, la déviation fait contourner le village assez au large (si j’avais regardé le premier plan de déviation plus attentivement, je m’en serais rendue compte plus tôt et ne me serais pas posé de questions…). Bref, je ne passerai pas à Bellefontaine.

La suite se fait toujours sur route ou voie carrossable. Il y a du soleil, il commence à faire chaud. J’ai oublié mon chapeau. Erreur de débutante. Mais j’ai un foulard (bah ouais, partie tôt ce matin, il faisait frais. En plus météofrance prévoyait de l’orage). N’ayant rien de mieux, hormis la capuche de mon vêtement de pluie, je m’entoupine (mot normand) le foulard sur la tête (petite pensée pour notre trip en Inde) et poursuis.

Je retrouve la GTJ 1 ou 2 kilomètres avant le chalet rose. Avant que vous ne vous imaginiez un mignon petit chalet de bois aux volets roses ouvrant sur une vallée, je vous arrête tout de suite : c’est un vieux bâtiment en tôles à un carrefour de chemins au fond d’une descente boisée. Certes, les tôles sont rosâtres.

Finalement, quand je m’arrête pique-niquer, je ne suis plus qu’à 4 ou 5 kilomètres des Rousses.

 

Je termine tranquillement, en surveillant quand même le ciel du coin de l’œil. Le vent a fini par se lever, les nuages s’avancent, météofrance ne s’est peut-être trompé que de quelques heures… Dans le doute, je ne m’attarde pas aux Rousses et gagne le hameau les Rousses d’Amont, où se situe le gîte d'étape du Grand Tétras. J’y arrive aux alentours de 15h30/15h45, mais l’accueil ouvre à 17h. Qu’à cela ne tienne, il y a un petit banc sous l’avancée devant l’entrée, il suffit de s’installer et de bouquiner ! (à ce stade, on sent que la pluie n’est plus très loin, il paraît risqué de s’éloigner d’un abri)

Une demi-heure plus tard, trois cyclistes débarquent. Et deux minutes après eux, l’orage. On peut dire qu’on a eu de la chance (surtout eux !). Et finalement, la dame du gîte arrive peu après. Le gîte est chouette, avec une salle de jeu, une terrasse à l’arrière, et j’ai ma chambre individuelle.

Entrouvrant le volet de la chambre

 

L’orage passe pendant que je m’installe et prend la douche. La météo est parfaite pour finir l’après-midi dehors, tranquille, à bouquiner encore. C’est un Stephen King qui m’accompagne : le premier tome du Talisman des Territoires, un « petit » poche de 1 140 pages (sérieusement, dans quelles poches ça rentre, un bouquin comme ça ?). On est d’accord, ce n’est pas le livre le plus approprié à emmener en rando, il pèse son poids au fond du sac. Mais c’était celui qui était en cours de lecture, je n’allais pas en commencer un nouveau juste pour 2 jours…

 

Bilan journée : 21,5 km

Avancée GTJ : 254,8 km

 

 

 

 

29 juillet 2020 : Les Rousses – Chapelle-des-Bois

 

Deuxième jour et déjà le retour, même si je ne sais pas encore par quel chemin.

Au Grand Tétras, le petit-dèj débute à 8h. Je me lève à 7h30, m’étant couchée vers 21h45, je me sens en forme ! A table avec un randonneur qui marche seul pour la première fois, grosse discussion technique sur le poids des sacs, les éléments indispensables ou superflus, le camping sauvage, qu’il pratique avec un hamac, et finalement ce n’est peut-être pas plus léger qu’une tente, parce qu’il a quand même un matelas à trimballer, et les cordes et mousquetons pèsent leur poids, faudrait comparer avec les tentes super légères, mais bon elles coûtent cher… Bref, ça pourrait s’éterniser, mais j’ai de la route. D’ailleurs, laquelle vais-je suivre pour revenir à Chapelle-des-Bois ? Le propriétaire des lieux me conseille gentiment en me montrant plusieurs possibilités sur une carte plus précise que la mienne. Ce sera donc une portion du GRP (sentier de grande randonnée de pays, des GR qui font des boucles de quelques jours, balisés jaunes et rouges, à la différence des GR blancs et rouges qui eux sont linéaires et ne reviennent pas à leur point de départ) Tour de la Haute-Bienne pour la première partie, puis un tronçon de GR5 pour la seconde. Cela devrait me permettre de revenir à la voiture en n’empruntant que quelques kilomètres du chemin de la veille.

« Et puisque vous allez jusqu’au lac, prenez la passerelle. Elle passe au-dessus du lac, c’est très joli », conclut-il.

Si c’est très joli, alors allons-y !

Dans ma tête, je m’imagine déjà le petit pont suspendu qui passe au-dessus de l’eau (à ma décharge, sur la carte, le trait représentant la passerelle passait vraiment sur le bleu du lac).

La passerelle du lac des Rousses

Bon. Il s’avère que la passerelle ne passe pas vraiment au-dessus de l’eau, mais au-dessus de la tourbière. Mais pas de déception, car c’est effectivement très joli.

29.07.20 - Depuis la passerelle du lac des Rousses

29.07.20 - Depuis la passerelle du lac des Rousses

Comme prévu, je raccroche le GRP Tour de la Haute-Bienne, très bien balisé, tout comme le GR5 d’ailleurs. Ça monte, mais sous les arbres et avec la pluie d’hier, il fait frais. Il y a un peu plus de randonneur/ses qu’hier, mais dans l’ensemble, c’est très tranquille.

 

Je me surprends moi-même en reconnaissant l’endroit où j’ai pique-niqué la veille (en arrivant dans le sens inverse ! une véritable prouesse personnelle), juste avant le chalet rose, que je rejoins rapidement. C’est la seule partie commune avec le tronçon d’hier. Mais mon sens de l’orientation est mis à rude épreuve quand, un peu plus tard, un monsieur me demande si j’arrive de Mouthe. J’avoue avoir un petit bug de surprise avant de répondre :

« Non, puisque je vais en direction de Mouthe… »

Il se marre et avoue :

« C’est parce que j’ai discuté tout à l’heure avec une jeune femme à Mouthe, elle marchait aussi, et elle vous ressemblait, j’ai cru que vous étiez elle ».

Bah non.

 

 

A partir de là, cyclistes et marcheurs se multiplient le long du chemin. C’est en arrivant au belvédère de la Roche Bernard que je comprends pourquoi :

29.07.20 - Lac des Mortes et lac de Bellefontaine

29.07.20 - Lac des Mortes et lac de Bellefontaine

Les Lacs des Mortes et de Bellefontaine, vus « d’en bas » hier, sont encore plus beaux vus « d’au-dessus » ! Le point de vue est magnifique. C’est le moment de s’arrêter manger et de profiter du paysage.

Le GR5 suit ensuite la crête et les deux lacs réapparaissent régulièrement, de plus en plus loin. C’est ainsi que j’arrive à la croix du Risoux, aperçue hier matin.

Il faut ensuite redescendre. Repasser devant le cimetière des pestiférés. Retrouver la vaillante Clio et reprendre la route, direction la Suisse où une autre belle rando m’attend.

Le soir, dans ma tente, je regarde plus en détails ce qu’il me reste à faire sur la GTJ. Grosso modo, j’en aurais pour 7 jours de marche, en comptant la variante qui relie Les Rousses – Saint-Cergue – Nyon, passage obligé par la plaine de l’Asse, sorte de pèlerinage pour l’Aspirator Paléo que je suis.

7 jours.

Et si, la prochaine fois, je la terminais, cette GTJ ? Des amateur/trice/s pour faire tout ou partie de ces 7 jours avec moi ? ^^

 

Bilan journée : une vingtaine de kilomètres (ce n’est pas hyper précis, je n’ai pas le kilométrage du GRP Tour de la Haute-Bienne)

Bilan épisode : une quarantaine de kilomètres (bah oui, forcément, ça se répercute sur le total)

 

Un an plus tard, vous trouverez ici la partie 1 de l'ultime épisode de la GTJ.

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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 19:51

Le début, c’était 2015. Un petit livre tout modeste, presque un gros chapitre d’introduction. Une suite de chiffres et des personnages à découvrir.

La suite, c’était 2017. Un livre bien plus gros, le pilier de cette trilogie. Un poème et des personnages qui se dévoilent.

La fin, c’est maintenant.

 

Il est difficile d’en parler sans trop en dire, surtout vu la façon dont se termine Derrière les mots. Je vais essayer de blablater, de tourner autour du pot, mais déjà, si vous n’avez pas lu les 2 premiers tomes, ne continuez surtout pas (outre le gros risque de spoiler, ça n’a finalement pas grand intérêt si vous n’avez aucune idée de ce dont je parle) ! Pour les autres, je ne crois pas que cet article contienne une information que vous n’auriez déjà à la fin de Derrière les mots ou sur la couverture d’Au bout du chemin, mais si vous avez une crainte, dans le doute, abstenez-vous vous aussi de lire la suite !

 

Je l’ai mentionné à plusieurs reprises, l’écriture de La Route hors du monde a débuté la nuit, à mon insu.

Comment travaille notre inconscient ? Pourquoi nous montre-t-il ces images spécifiquement, pourquoi nous fait-il ressentir ces sensations précisément ? Pourquoi, au réveil, décider que tel rêve est intéressant ? Pourquoi prendre le temps de rédiger ces images, ces sensations, ce rêve ? La Route hors du monde est née de la rencontre de ces rêves et de ces choix un peu plus conscients (en apparence du moins).

C’était il y a au moins 11 ans. Je retrouve dans mes archives numériques l’agglomérat rédigé de rêves, d’idées floues, de bouts de dialogues sans contexte, de questionnements (avec parfois à la ligne suivante, leur réponse !) sous l’intitulé Titre idée 5. Il date de 2009, et la chronologie de l’ensemble de la trilogie est déjà bien esquissée malgré pas mal d’inconnues. L’idée elle-même date donc de plus longtemps encore.

11 ans.

Avec le temps (11 ans ??) et les multiples relectures, je ne saurais plus dire avec certitude quelles scènes sont issues directement des rêves, à part 2 ou 3 bien précises. Finalement, peu importe, ce qui compte, c’est qu’on arrive à la fin. Mais quelle fin ?

A la fin du premier livre, le petit groupe réuni autour de la liste de chiffres se retrouvait scindé en deux, le second livre débutait alors avec un groupe à construire. D’une certaine manière, l’histoire se répète. A la fin du deuxième livre, le groupe réuni autour du poème se retrouve scindé en deux. De manière beaucoup plus violente et irrévocable. Ceux qui restent doivent se reconstruire. Et trouver un nouveau guide.

Je ne pense pas spoiler grand-monde (puisque c’est écrit sur la quatrième de couverture) en annonçant que cette fois, il s’agira d’animaux. Pas de numéros alambiqués, pas de rimes mystérieuses… pas de prise de tête, en quelque sorte ! Ce dont ils ont besoin, ceux qui restent, ce n’est pas de raisonnements intellectuels, mais de douceur, de bienveillance, d’un peu de ridicule aussi ! Ils ont besoin de réconfort et de vie, sinon, pas sûr qu’ils continuent sur cette route désormais sanglante.

Un beauceron, un oison, une corneille et un couple d’inséparables. Eux, ils ne sortent pas de nulle part. Je les ai tous croisés, à un moment ou à un autre, chez les parents d’une amie, ma plus vieille amie, à qui ce livre est dédié. De cette maison pleine de vie et de passage, les souvenirs d’enfance s’entremêlant au mystère de La route hors du monde ont fait « la ferme des animaux », un endroit hors du temps. A quoi ça tient, l’inspiration !

 

Je crois que j'ai blablaté un peu plus que prévu alors terminons avec les traditionnelles présentations : pour la troisième fois, c'est Angélique Exupère qui s'est occupé (avec un grand succès !) de la couverture. Et, toujours pour la troisième fois, c'est Bidulf Lurkin qui a paré les début de chapitres de petites illustrations, secondée par Northmandiego.

Au bout de La Route Hors Du Monde

Au bout du chemin est disponible sur thebookedition ou auprès de moi-même.

 

Résumé

Après l'attaque des créatures, les survivants doivent retrouver courage afin de poursuivre leur chemin. 

Un beauceron pas bien malin mais plein de bonne volonté, un oison sans nom qu'un rien terrifie, un couple d'inséparables et une corneille dépérissant au fond d'une cage, tels seront leurs nouveaux guides. 

Mais pour aller où ? Et pourquoi ? Pourquoi continuer sur une route qui leur a tout enlevé ? 

Les créatures invisibles sont toujours là, tapies dans l'ombre, prêtes à surgir. Et puis il y a cet homme en noir qui les suit depuis longtemps... 

Mais c'est surtout contre leurs propres peines et leurs doutes que les voyageurs devront se battre.

Lorsque tu empruntes une route, tu peux toujours faire demi-tour. Tu as beau faire des centaines de kilomètres, tu peux toujours revenir en arrière. 

Et s'il était temps d'abandonner ? 

 

Prix : 16 €.

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22 juillet 2020 3 22 /07 /juillet /2020 19:42

Presque un an que j’ai commencé à écrire cet article. Qui commençait lui-même par « Un an et trois mois que ». Ce n’est pas très consciencieux tout ça, mais là je m’y mets, parce que j’y retourne bientôt, sur la GTJ… Dire que j’ai commencé cette traversée du Jura en 2017 ! Faut pas être pressé.

Donc (faisons comme si nous étions autour du 20 août 2019).

 

Un an et trois mois que je n’étais pas venue refaire un petit tour du côté de la GTJ. Ça fait long,

et à la fois, le temps passe si vite… Tout ça pour dire que j’étais vraiment heureuse de revenir dans le coin.

Pour cet épisode, ce sera un trajet solo, comme pour la portion La Rasse - Villers-le-Lac. Cela m’oblige à revenir à pied à mon point de départ, où je laisse la vaillante Clio et on sait que ce n’est pas très plaisant de faire deux fois le même chemin. Heureusement, cette fois, les entrecroisements de sentiers permettent de programmer une boucle. J’avancerai donc sur la GTJ (GR509 de son nom officiel) à l’aller et reviendrai par le GR5 au retour.

16.08.19 - Entre Mouthe et la Combe Simon

16.08.19 - Entre Mouthe et la Combe Simon

16 août 2019 : Mouthe – Combe Simon

 

Je pars tranquille le vendredi midi et fais un détour par Maisod pour passer chez une copine récupérer un sac oublié 2 semaines plus tôt. Cette histoire n’a aucune importance, mais elle permet de mentionner un rapide passage à côté du Lac de Vouglans. Malgré mes 5 années franc-comtoises, je n’y étais jamais allée, et c’est bien dommage, parce que c’est magnifique ! Je découvre complètement l’endroit, et je me dis qu’il faudrait vraiment revenir pour profiter pleinement des lieux.

 

La récupération du sac prend un peu plus de temps que prévu (petit papotage oblige) et j’arrive à Mouthe, mon point de départ, beaucoup plus tard que prévu. En soit, ce n’est pas bien grave, j’avais anticipé le coup et n’ai que 7 km à faire avant de rejoindre le chalet de la Haute Joux. On est en août, il fait nuit tard. En plus, aujourd’hui il fait beau. Bref, pas de panique. Sauf que. Sauf que la réception du chalet ferme assez tôt, et qu’ensuite, bien qu’il y ait encore des personnes pour gérer le dîner, ces personnes ne sont pas censées accueillir les retardataires. Au final, il me reste moins d’une heure.

 

Une heure pour faire 7km, c’est jouable, et au pire un quart d’heure de retard, c’est encore un peu excusable, pense naïvement la fille habituée des Audax, ces marches de 25 km qui doivent être effectuées à une moyenne de 6km/h.

Je pars bon train, inutile de dire que je ne m’attarde pas sur le paysage. Une photo de Mouthe pour la forme, et c’est à peu près tout. Je pense que j’avance pas trop mal, mais contrairement aux Audax, là, j’ai un sac sur le dos, et un petit dénivelé dans les pattes.

16.08.19 - Mouthe

16.08.19 - Mouthe

Le chalet m’appelle - pour me prévenir que la réception ferme bientôt. Je ne sais même pas si j’en suis à la moitié du chemin. J’indique que je vais être en retard. Je ne précise pas de combien – je n’en ai aucune idée.

Au final, ce seront environ ¾ d’heure de retard, et la première personne que je rencontre au chalet me fera bien ressentir son hostilité. J’en suis évidemment fort désolée (et ce n’est pas parce que cette tournure de phrase désuète donne un côté comique à l’écriture que je n’en étais pas gênée, sur le coup). Heureusement, une autre dame vient finalement m'accueillir (la première ne m’ayant pas même adressé la parole) très chaleureusement (peut-être me prend-elle en pitié, avec mon visage écarlate et dégoulinant de sueur, et mon sac toujours sur le dos). Toujours est-il que la soirée est très agréable, il y a apéro au chalet, puis plancha avec buffet. J’ai ma petite chambre pour moi toute seule, je lui trouve une forte ressemblance avec celles des ibis budget, et surtout, j’y dors bien (mais où est-ce que je dors mal, de toute façon ?).

 

Bilan journée : 7,5 km

Avancée GTJ : 201,8 km

C’est ainsi que le plut petit tronçon réalisé jusqu’à présent permet de dépasser la moitié du parcours !

17.08.19

17.08.19

17 août 2019 : Combe Simon – La Chapelle-des-Bois

 

Le lendemain matin, on ne s’attarde pas : petit-déjeuner, et on repart. Il fait moins beau, un peu frais même. On est dans le Jura : d’habitude, au bout d’un temps de marche plus ou moins long, on tombe sur une petite montée qui réchauffe. Là, comme par hasard, on est plutôt sur de la descente tranquille : 975m d’altitude pour la Combe Simon, 930m pour Arsure-Arsurette.

A un moment, je ris toute seule (et bêtement, je l’avoue) d’un panneau. Mais le rire ne dure pas, car s’annonce ensuite la montée qui conduit au belvédère du Bulay (1 140m) et pour arriver en haut, chaque inspiration est bonne à prendre !

Mais comme cela vaut le coup !

D’après le topoguide, on doit pouvoir apercevoir le Mont Blanc. Mais soit la vue n’est pas tout à fait assez dégagée, soit je ne sais pas me repérer (plus probable), je ne suis pas certaine de distinguer la bonne montagne. Tant pis. L’endroit n’en est pas moins beau, j’en profite pour pique-niquer.

17.08.19 - Belvédère du Bulay

17.08.19 - Belvédère du Bulay

La GTJ fait ensuite passer par un petit sentier botanique. Je ne fais pas le petit détour par la source de la Saine et ne m’attarde pas non plus à Foncine-le-Haut, parce que mine de rien, il y a un peu de kilomètres à faire aujourd’hui. Je ralentis quand même pour monter le chemin de croix. Ou plutôt, le chemin de croix m’oblige à ralentir, le ralentissement n’étant pas un souhait de ma part mais plutôt une nécessité respiratoire.

 

J’arrive finalement à la Chapelle-des-Bois en fin d’après-midi. J’ai un peu de mal à me repérer et à trouver le gîte d’étape, la maison du montagnon. Mais au moins, cette fois, pas de stress concernant l’heure d’arrivée à la réception !

Il y a 2 lits superposés dans la petite chambre, que je partage avec un couple de soixantenaires. Grands randonneurs, ils me racontent que leur terrain de jeu favori, ce sont les Alpes. Je me dis que le Jura, ça doit leur paraître une promenade. Ils se rendent finalement au dîner pendant que je descends à la petite salle-cuisine dédiée aux randonneurs qui se font leur repas. J’y suis toute seule, ça me convient. Ensuite, pause lecture dans une petite pièce aux allures de bibliothèque, avec ses livres et ses banquettes. Quand, à côté, la grande salle à manger finit par se vider, je regagne mes pénates pour poursuivre ma lecture au lit : L’intelligence des plantes, de Stefano Mancuso. Et si vous voulez vraiment tout savoir : il est très intéressant, mais après on ne regarde plus ses plantes vertes de la même manière.

 

Bilan journée : 32,5 km

Avancée GTJ : 234,3 km

 

18 août : La Chapelle-des-Bois – Mouthe

 

Troisième jour, il me faut revenir à mon point de départ. Après un copieux petit-déjeuner en compagnie d’autres randonneurs, je reprends en sens inverse un petit bout de route effectué hier, puis laisse la GTJ sur ma gauche et m’embarque sur une portion de GR5. Il fait beau. Je suis toute seule avec les vaches. C’est parfait.

18.08.19

18.08.19

N’ayant « que » 20 km à faire, je m’octroie pique-nique et petite sieste juste avant de descendre sur Chaux-Neuve. Il fait bien plus chaud, et je sens passer les 32 bornes d’hier. Je me traîne un peu. Et bien que le sentier soit très mignon, j’adhère moins que d’habitude au parcours. Est-ce que ce serait parce que c’est déjà le chemin du retour ?

 

Nouvelle pause quelques kilomètres avant d’arriver sur Mouthe. Une jeune femme arrive à vélo pendant que je suis tranquillement assise. Assez naturellement, elle s’arrête et s’assoit. Je porte un tee-shirt du Paléo festival, et elle me dit qu’elle va essayer d’y être bénévole l’année prochaine.

Il n’en faut pas plus pour lancer la discussion, sur le Paléo, puis sur je ne sais combien d’autres sujets. Et pour finir, elle habite Dijon… à 10mn de chez moi. C’est drôle comme le monde est petit. Certes, le Jura ce n’est pas bien loin de Dijon, mais quand même, se croiser sur la GTJ…

Je pense qu’on reste quasiment une heure à discuter de tout et de rien, avant de repartir chacune de notre côté.

Puis c’est le retour sur Mouthe. La vaillante Clio est toujours sur le parking de la mairie. Je m’installe à la terrasse d’un café pour m’accorder une grenadine avant de reprendre la route. J’en ai pour 2h de voiture sans clim… finalement, le plus dur reste à faire !

 

Bilan journée : 20 km

Bilan épisode : 60 km tout rond !

Et l'épisode 7 --> ici

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13 août 2019 2 13 /08 /août /2019 20:51

 

Suite et fin du magnifique trek du Laugavegur, en Islande. Pour celles et ceux qui ont loupé le début, c'est .

 

27 juin 2019 : étape 3 : Alftavatn – Botnar-Emstrur

 

Nous démarrons sous un ciel plus clément que la veille et avec moins de vent. Le parcours commence par une petite montée pour se mettre en jambes. On arrive à avoir trop chaud. Les nuages sont bas, mais pas menaçants.

27.06.2019. Quittant le refuge d'Alftavatn

27.06.2019. Quittant le refuge d'Alftavatn

Nous réalisons notre premier déchaussage de la journée. C’est toujours plus agréable quand on n’est pas pressées par la pluie, même si l’eau reste très froide !

Refuge de Hvanngil

 

Nous faisons une brève halte au refuge de Hvanngil pour utiliser les toilettes. Comme les précédents, ce ne sont que quelques maisonnettes au milieu de nulle part auxquelles on n’accède qu’à pied ou en 4X4. Ou à vélo pour quelques fous/courageux (oui oui, on en a vus, ils réalisaient le trek dans le même sens que nous. On pourrait sûrement écrire tout un roman à leur sujet mais ce n’est pas le lieu).

27.06.2019. Non loin du refuge de Hvanngil

27.06.2019. Non loin du refuge de Hvanngil

 

Peu après le refuge, un pont permet de traverser une rivière au courant trop violent pour passer à gué.

 

Le 2ème déchaussage de la journée (4ème depuis le départ) est le plus difficile. La rivière est nettement plus haute, arrivant presque aux genoux des plus petit/e/s d’entre-nous. Il y a plus de courant et le lit est nettement plus large. On hésite sur l’endroit où traverser, on regarde où passent les autres, on apprend de leurs erreurs, on se lance… Certain/e/s font une halte sur un banc de cailloux au milieu de la rivière, d’autres font la traversée d’une traite… L’eau est froide, on le sent vraiment cette fois. On se répète que c’est bon pour la circulation, tout en ayant conscience de perdre un peu de sensibilité au niveau des orteils de seconde en seconde. Et comme les bâtons (8€ - 500g) sont utiles pour se stabiliser ! On a l’impression qu’on ne pourra plus jamais randonner sans eux.

27.06.2019. Désert noir

27.06.2019. Désert noir

Après cela, nous traversons un désert de sable/cendres noir, qui semble étirer les distances autant que le temps. Tout est sombre et il n’y a pas un bruit autre que celui de nos pas. Parce qu’à part une remarque de temps en temps à propos des lieux, nous n’avons apparemment rien à dire. Le désert noir nous enlève les mots. Pour ma part, je ne trouve pas l’endroit beau, c’est bien trop au-delà de la désolation pour être beau, mais c’est fascinant, presque hypnotique. On se demanderait presque si on a le droit d’être là, pas le droit du point de la loi des humains, mais le droit accordé par la Nature elle-même.

27.06.2019. Désert noir

27.06.2019. Désert noir

Pour autant, ces considérations ne nous coupent pas l’appétit. Nous mangeons en plein vent, parce que nous ne trouvons pas vraiment d’endroit à l’abri, et repartons rapidement avant d’attraper froid.

 

Refuge d'Emstrur

Le refuge d’Emstrur est bien planqué derrière une colline et nous le découvrons au dernier moment : plusieurs petites cabanes… au milieu de nulle part. Ici, nouvelle surprise : nous devons dormir à 2 personnes par matelas ! Bon. On laisse nos affaires, on avisera en revenant. Car cette fois, on ne se fait pas avoir : il y a une nouvelle balade à faire dans les alentours et on compte bien en profiter.

Et quelle bonne idée on a eue là !

Nous découvrons ce qui sera pour moi probablement le plus bel endroit de ce trek : le canyon Markarfljotsgljufur. Le canyon en lui-même est très impressionnant, profond de 200m et paré de ces couleurs incroyables que l’on a déjà croisées à plusieurs reprises. En haut de ces à-pics et face aux deux grands glaciers que sont Eyjafjallajökull et Myrdalsjökull, on se sent paradoxalement à la fois le roi du monde et rien du tout. Mais ce qui rend ces images encore plus précieuses à mon sens est leur quasi-inaccessibilité, l’effort qu’il faut fournir pour les atteindre et le sentiment de quiétude qui se dégage de cet ensemble.

27.06.2019. Markarfljotsgljufur

27.06.2019. Markarfljotsgljufur

Je crois que je pourrais rester assise ici des heures. Malheureusement, le ciel se couvre. De toute façon, une douche à 100 kr (≈ 70 cts) la minute nous attend.

27.06.2019. Markarfljotsgljufur

27.06.2019. Markarfljotsgljufur

La soirée, comme les précédente, est calme. La pluie tombe. Nous discutons joyeusement avec un couple de Québécois qui loge dans la même cabane que nous. Eux font le trek en 3 étapes (comme d’autres, ils ont couplé les 2 premières étapes de 12 km en une seule de 24). Ils ont déjà fait leur petit tour d’Islande et ils nous donnent des infos sur les lieux à voir.

Finalement, notre cabane-dortoir n’étant pas au complet, je parviens à avoir un matelas pour moi toute seule.

 

Compteur : 15km sur le trek

+ balade le long du canyon

 

28 juin 2019 : étape 4 : Botnar-Emstrur – Thorsmörk

 

On a un peu de mal à le croire, mais c’est déjà le dernier jour. On essaie de ne pas trop y penser, et on part sous un ciel incertain mais sans pluie. Et ce ciel ne fera que s’éclaircir au fur et à mesure de la journée, jusqu’à nous offrir un magnifique soleil à notre arrivée. Mais nous n’en sommes pas encore là.

28.06.2019. Quittant le refuge d'Emstrur

28.06.2019. Quittant le refuge d'Emstrur

Nous poursuivons d’abord dans ce paysage désolé que nous commençons à connaître sans pour autant nous en lasser. On traverse des ponts, on grimpe des petites côtes, qui sont l’occasion de rattraper, ou se faire rattraper par d’autres marcheurs, de ceux que l’on côtoie depuis un soir ou deux dans les refuges.

28.06.2019. Entre Emstrur et Thorsmörk

28.06.2019. Entre Emstrur et Thorsmörk

Assez rapidement, quelques fleurs de toutes les couleurs réapparaissent. Puis ce sont des buissons, et encore plus loin, des arbrisseaux avec de l’herbe. Après la désolation, cet endroit ensoleillé plein de verdure est paradisiaque. Pour couronner le tout, il y a même une jolie cascade. On décide de s’arrête là pour manger. La météo nous permet un vrai pique-nique, on étale la cape de pluie en guise de nappe, certaines se mettent même en tee-shirt. Qu’elle semble loin la traversée dans le blizzard ! Pourtant, c’était hier… (façon de parler hein)

Nous passons la rivière -sur un pont !- et remontons de l’autre côté, ce qui nous donne un nouveau superbe point de vue. De là, on voit très nettement l’étrange démarcation entre le côté désertique que l’on quitte et le paysage de plus en plus verdoyant qui nous accueille. La rivière est la frontière.

28.06.2019. La rivière frontière

28.06.2019. La rivière frontière

Nous effectuons notre dernier déchaussage. On sait que c’est le dernier, alors, en quelque sorte, on en profite : la rivière est large avec pas mal de courant, mais l’eau n’est pas trop froide, c’est le moment d’un bon bain de pieds !

28.06.2019. Approchant de Thorsmörk

28.06.2019. Approchant de Thorsmörk

Nous entrons ensuite dans la forêt, pleine d’oiseaux et de fleurs. Cela n’a tellement rien à voir avec ce que l’on traversait à peine 10 km plus tôt que l’on a l’impression d’avoir changé de pays.

 

Nous descendons sur le refuge de Thorsmörk-Langidalur. Rachel a tout juste le temps de sauter dans son bus, et la voilà partie pour Reykjavik. Ça a été tellement rapide qu’on n’a pas tout compris. Céline et moi, qui ne repartons que le lendemain en fin de journée, prenons le temps de découvrir notre dortoir -nous ne le partageons qu’avec 2 gars, ce qui nous laisse 2 matelas par personne, une grande première !- et les environs du refuge. On découvre que notre arrêt de bus ne se situe pas à Langidalur, mais à 2km de là. Le pas léger sans nos gros sacs, nous faisons l’aller-retour jusqu’à Volcano huts, histoire de checker tout ça.

Refuge de Langidalur - Thorsmörk

Il fait tellement beau que nous réussissons à prendre un coup de soleil. On ne sait pas exactement à quel moment ça s’est produit.

Le soir, on se paye le luxe de dîner dehors, avec un couple de français que nous croisons régulièrement depuis deux jours. Eux, ils vont poursuivre sur le Fimmvörduhals, un autre sentier de grande randonnée qui va jusqu’à Skogar. Nous n’avons pas beaucoup discuté avec eux le long du trek. Avec quelques autres, ils ont été de ceux avec qui l’on a échangé quelques moqueries au moment des déchaussages, quelques mots de bonjour le matin, quelques commentaires sur la journée terminée. Rien de sensationnel, mais déjà, des habitudes, des visages souriants, et surtout cet incroyable parcours en partage.

 

Compteur : 15km sur le trek, pour un total officiel de 54 km (un peu plus diront les podomètres et applications de certain/e/s)

+ quelques pas de-ci de-là

Arrivée sur Thorsmörk - Crédit photo Céline Piot

 

 

29 juin 2019 : épilogue

 

C’est l’anniversaire de Céline, mais on ne le sait pas tout de suite. Cela peut paraître étrange, mais cela fait 5 jours que nous ne comptons plus en dates (« 28 juin », « 29 juin »), nous comptons en étapes (étape ou jour 1, étape 2…). Mais les messages de « Bon anniversaire caniculaire » arrivent rapidement en nombre, nous informant au passage qu’on a bien de la chance de tourner autour de 12-14°c.

Tous nos compagnons de route ont repris le car la veille ou se sont lancés sur le Fimmvörduhals ce matin. On se sent un peu esseulées malgré les autres touristes autour de nous : Thorsmörk étant desservi par les bus, il y a ici bien plus de gens que sur le trek.

Perso, je sens déjà pointer la déprime, mais Céline ne se laisse pas aller. Après un bon petit-déj dehors au soleil, nous laissons nos gros sacs à l’accueil du refuge et nous lançons sur une petite rando autour du Valahnukur. Celle-ci nous amène à un point de vue superbe, mais elle est un peu trop courte à notre goût. On en veut encore, et comme notre car est à 18h, on se lance en toute logique sur la route de Skogar.

29.06.2019. Rando autour du Valahnukur

29.06.2019. Rando autour du Valahnukur

Le lit de la rivière, sec mais plein de cailloux, est assez pénible à traverser. Nous passons sur un pont à roulettes, surprenant mais ingénieux. Puis c’est le refuge de Basar. Nous sommes à Godaland, le Pays des Dieux. Nous parcourons les crêtes, essayant d’enregistrer le plus de détails possibles de cette dernière journée. Enfin, on se lance dans l’ultime montée comme dans un défi : « je suis sûre qu’on peut y arriver en moins d’une demi-heure ! », et on y parvient… avant de faire demi-tour.

29.06.2019. Sur le chemin de Skogar

29.06.2019. Sur le chemin de Skogar

Nous regagnons Langidalur sous la pluie. Patientons sous une grande tente en attendant l’heure du bus. Gagnons Volcano huts.

Bus de retour - Crédit photo Céline Piot

Le bus est un véritable char d’assaut, 4x4, surélevé. Et pour cause, peu après notre départ, le chauffeur nous recommande : « we are going to cross the big river, please don’t put your seatbelt ». Après un regard un peu inquiet vers la rivière que nous nous apprêtons à traverser, nous supposons que, si le bus venait à être renversé par le courant, mieux valait ne pas avoir sa ceinture de sécurité afin de s’extraire facilement. Perspective assez peu rassurante, car il y a effectivement beaucoup de courant. Ça secoue un peu, mais le chauffeur sait ce qu’il fait, et nous passons sans difficulté.

 

La météo se dégrade tout au long du trajet de retour, c’est déprimant au possible.

Nous arrivons à Reykjavik à 21h50. Rachel vient nous faire un petit coucou à notre descente du bus. Elle a visité un peu la capitale aujourd’hui avant de repartir en France demain matin très tôt.

Nous, on va poursuivre le voyage. D’abord, deux jours à Reykjavik, puis un petit road trip dans le sud du pays. Mais je sens bien que, le trek du Laugavegur terminé, la suite du séjour n’aura plus le même attrait malgré le magnifique parcours qui nous attend.

C'est dur de terminer quelque chose qu'on a si longtemps attendu...

2019. Trek du Laugavegur

2019. Trek du Laugavegur

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11 août 2019 7 11 /08 /août /2019 18:42

 

« LAUGAVEGUR

Un concentré d’Islande qui mène le randonneur depuis les terres multicolores du Landmannalaugar jusqu’aux fantastiques glaciers de Thorsmörk, en passant, chemin faisant, aux abords de fumerolles, de sculptures basaltiques et de rivières chaudes »

disait notre Bible, Randos autour du monde par Lonely planet.

2019. Trek du Laugavegur

2019. Trek du Laugavegur

Cela faisait très longtemps que je rêvais d’aller en Islande, alors quand j’ai réalisé qu’il y avait un magnifique trek à y faire, je n’ai plus hésité. Et quand j’ai proposé à Céline, elle n’a pas hésité non plus. On avait encore en tête la superbe Route de la pierre sèche réalisée en avril, et on en redemandait. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvées à acheter des billets pour l’Islande et un équipement de rando un peu plus costaud que celui que nous avions. Heureusement d’ailleurs, car un bon équipement, notamment pour la pluie, permet de randonner plus sereinement dans ce pays à la météo ultra-changeante.

L'équipe - Crédit photo Céline Piot

 

24 juin 2019 : prologue

 

L’embarquement à Bâle s’annonçait mal. Pour information, vous saurez qu’Easyjet n’autorise pas que vos piolets (apparemment c’est ainsi qu’on appelle les bâtons de marche) dépassent de votre sac. Ils doivent y rentrer entièrement, sous peine d’être relégués en hors-format avec un supplément de 8 € (oui, 8 € les 500 grammes. On se fait avoir une fois mais pas deux).

 

Nous atterrissons à l’aéroport international de Keflavik et prenons le flybus, que nous n’avions pas pris la peine de réserver. Ce n’était d’ailleurs pas nécessaire, il y avait plein de places. Ce qui aurait été plus intelligent, ç’aurait été de vérifier les tarifs. On se serait ainsi rendu compte que le billet coûtait plus cher au-delà du terminal BSI et on serait descendues plus tôt. Tant pis. Le point positif, c’est que le bus nous dépose au pied de notre hébergement.

Nous avons deux lits dans le dortoir de Hlemmur Square, qui nous plait beaucoup. La déco du rez-de-chaussée est sympa, il y a des casiers dans les chambres et nos voisins de lits sont très discrets.

On ne s’attarde pas et on file à l’Harpa Concert Hall. C’est de là que partira notre bus demain et on veut vérifier le trajet, histoire d’être sûres de ne pas le louper. La promenade le long de la mer est très chouette, et l’Harpa est impressionnante.

Harpa Concert Hall

L’accueil de la compagnie de bus reste ouvert tard, et nous en profitons pour vérifier notre réservation. La dame nous délivre notre Highland hikers passport, que nous avions pris soin, pour le coup, de réserver à l’avance sur Sternatravel ! Celui-ci permet un aller de Reykjavik vers l’un des trois points de départ des grandes randonnées et un retour depuis l’un des points d’arrivée de randonnée vers Reykjavik, plutôt pratique. C’est 13 900 kr, soit environ 100 €/personne. Ça paraît cher, mais qu’on se le dise dès le départ : tout est cher.

 

Il fait encore grand jour quand on se rend compte qu’il est 21h30-22h. Et oui, il va falloir s’habituer à l’absence de nuit !  On mange rapidement dans un petit fast-food et on retourne au dortoir. Ce n’est pas le tout, mais demain on se lève tôt, et il va nous falloir des forces pour les jours à venir !

 

25 juin 2019 : étape 1 : Landmannalaugar – Hrafntinnusker

 

Je ne sais plus à quelle heure exactement le réveil sonne, mais ce qui est sûr, c’est que le bus est à 7h15. On quitte très vite Hlemmur Square avec nos maisons sur le dos : fringues, bâtons, 4 jours de bouffe (autonomie alimentaire oblige), petite pharmacie, Les Tommyknockers (de Stephen King) et qui sait quoi d’autre -je ne pense pas que le contenu précis de nos sacs soit intéressant à détailler ici. Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’ils doivent peser autour de 13kg, peut-être même 15.

 

Le bus est à l’heure, on embarque. On prend notre petit-dèj’, puis on regarde le paysage. La route est longue, l’arrivée est prévue à midi. On a tout le temps de se demander comment va être le parcours, s’il sera bien balisé, si notre ersatz de carte et la boussole téléchargée à l’arrache sur le téléphone seront suffisantes, si, si… Et puis, on a tout le temps de s’émerveiller, déjà, de ce paysage qui se transforme sous nos yeux, se dépouillant complètement du peu de verdure, de buissons et de fleurs qu’il arborait pour ne laisser, semble-t-il, qu’une terre sombre.

25.06.2019. Vers Landmannalaugar

25.06.2019. Vers Landmannalaugar

Le bus arrive sur place avec une heure d’avance, au point que l’on se demande si l’on est vraiment au terminus ou pas. Mais oui, c’est bien ça. Landmannalaugar. On y est.

 

Début du trek du Laugavegur

Il fait froid et il y a du vent. On se réfugie sous la grande tente le temps de manger notre pique-nique. Au départ, l’idée était de passer une première journée ici, à marcher dans les environs. Mais nous nous y sommes prises « tard » pour réserver les refuges et nous n’avons pas pu avoir de nuité dans celui-ci. « Tard », cela signifie que nous avons contacté Ferðafélag Íslands, qui gère les refuges, en janvier (pour juin) et qu’il restait déjà peu de disponibilités.

A peine arrivée sur place, nous allons donc devoir partir.

 

Céline réussit à passer aux toilettes l’air de rien. Moi je n’ai pas la même chance : on me demande 500 kr (≈ 3,60 €). Ça m’ennuie prodigieusement de payer, je reporte donc mon passage aux toilettes à un moment ultérieur.

Et nous partons. Nous partons gagner nos gallons de grandes randonneuses sur le trek du Laugavegur.

 

Une brève grimpette nous permet de prendre un peu de hauteur et d’admirer le camp de Landmannalaugar, les refuges en dur, les petites tentes des courageux campeurs et les quelques véhicules, nichés là, au milieu de couleurs incroyables !

25.06.2019. Landmannalaugar - Vue sur le refuge

25.06.2019. Landmannalaugar - Vue sur le refuge

Landmannalaugar

 

Puis nous traversons un champ de lave, émerveillées par ces formes et ces textures que l’on ne voit pas chez nous.

L’essoufflement s’invite très vite à nos côtés, parce que ça monte bien, et longtemps, et parce qu’on pèse au moins 10 kg de plus que d’habitude ! Mais il ne remplace pas l’émerveillement, parce que plus on grimpe et plus c’est beau : le champ de lave que l’on vient de traverser, on le voit maintenant du dessus, et autour de nous, quelques plaques de neige viennent donner une autre dimension aux reliefs.

25.06.2019 - Trek du Laugavegur

25.06.2019 - Trek du Laugavegur

Nous continuons notre progression jusqu’à longer des crêtes. Elles semblent si hautes qu’un nuage s’y est accroché, et nous marchons au travers. Le passage est étroit et très venteux. Nous sommes bien contentes d’avoir nos bâtons (8€ - 500g) pour nous stabiliser.

De l’autre côté des crêtes, nous sommes confrontées à notre première grosse plaque de neige. Le nuage s’avère être du brouillard dont on ne sort pas vraiment. Il s’épaissit, au contraire. Les plaques de neige sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus grandes. Marcher devient un peu compliqué, mais ce qui nous inquiète surtout, c’est qu’on a de plus en plus de mal à voir les piquets qui balisent le chemin. La visibilité se réduit, l’atmosphère est de plus en plus sombre. Finalement, il y a quand même une sorte de nuit l’été dans ce pays, mais elle n’est pas liée à la rotation de la Terre : c’est une nuit de blizzard.

La neige est partout, le vent souffle toujours et plaque les gouttelettes de brouillards sur nos vêtements. On ne s’était pas rendues compte à quel point on était trempées ! Tant qu’on marche, on n’a pas trop froid, mais… mais où marche-t-on ?

Nous ne voyons plus le piquet suivant. On s’avance, prudemment, en gardant toujours à portée de vue le dernier piquet croisé : à défaut d’aller de l’avant, il faut au moins être sûres de pouvoir revenir en arrière ! Parce que là, il y a vraiment un risque de se perdre au milieu de nulle part ! On s’accroche à tous types d’indices : traces de pas dans la neige, trognon de pomme, silhouettes de marcheurs qui arrivent en sens inverse. De temps en temps on croise un piquet, rassurant. Moins rassurante est la stèle dédiée au randonneur égaré et décédé dans des conditions climatiques un peu similaires à celles d’aujourd’hui.

 

Il y a assez peu de suspens, parce qu’on se doute bien que si je rédige ce paragraphe, c’est qu’on a fini par arriver. Mais soyons honnêtes : on s’est quand même fait un peu peur. Le brouillard était tellement épais que nous n’avons vu le refuge (salvateur !) de Hrafntinnusker qu’au moment où nous avons eu le nez dessus. Comme dit Céline : « on voit que la marche a été très difficile, nous n’avons pris aucune photo ».

 

Refuge de Hrafntinnusker

Trempées, crevées, mais très soulagées, nous passons par l’accueil, puis allons découvrir les lieux. Il n’y a pas de douches à Hrafntinnusker, juste des lavabos et des toilettes. Pas de poubelles non plus, il faut remmener ses déchets. Par contre, la cuisine est bien équipée, il y a de l’eau bouillante et de quoi cuisiner. Il y a beaucoup de monde, mais cela réchauffe l’atmosphère et c’est plutôt agréable.

Sauf quand on découvre les conditions de couchage… De surprise, on reste une seconde bloquées en haut de l’escalier, sur le palier du 1er étage. A côté de la rampe trône une pile de petits matelas, que chez moi on appelle avec une certaine affection « crêpes ». Il s’agit d’en prendre un et d’aller le poser par terre où bon vous semble. Sauf que le « où bon vous semble » est extrêmement limité quand toute la pièce est déjà blindée de matelas-crêpes et d’énormes sacs de rando. Bon gré mal gré, on se fait une petite place.

Le trio - Crédit photo Céline Piot

 

Pendant qu’elle s’installe, Céline discute avec sa voisine de crêpe. Elle s’appelle Rachel et elle fait le trek toute seule. On mange ensemble, on se raconte la journée (c’est facile, elle est française) et elle nous explique comme elle s’est fait peur elle-aussi dans le blizzard. On compatit et on lui propose de poursuivre avec nous. C’est assez simplement que notre duo devient trio.

 

Compteur : 12km. Mais au moins 24 ressentis !

A 21h tout le monde est couché, et quand j’écris « tout le monde », je ne parle pas de Céline, Rachel et moi, mais de tout le dortoir. Et encore, pour ceux qui ont tenu jusqu’à cette heure tardive !

 

26 juin 2019 : étape 2 : Hrafntinnusker – Alftavatn

 

En étant couchées à 21h la veille, on se réveille tôt, on mange, on se brosse les dents et on part. Cette mini-série d’actions semble rapide comme ça, mais en vrai Céline et moi mettrons toujours des plombes à être prêtes, et Rachel sera toujours à nous attendre patiemment. Je crois que j’ai un problème d’efficacité pour ranger mon sac : c’était déjà le cas il y a 6 ans lors du Besac-Buda à vélo, et apparemment ça n’a pas changé.

 

Au moment où nous quittons le refuge, il y a un peu moins de brouillard que la veille et on y voit à peu près, suffisamment en tout cas pour suivre nos piquets retrouvés. Et comme ç’aurait été dommage de passer à côté de ça sans le voir !

26.06.2019. En partant du refuge de Hrafntinnusker

26.06.2019. En partant du refuge de Hrafntinnusker

On ne peut pas s’empêcher de se demander ce qu’on a manqué hier.

On avance toujours essentiellement sur des plaques de neige, une nouvelle fois bien contentes d’avoir nos bâtons (8€ - 500g).

26.06.2019. Trek du Laugavegur

26.06.2019. Trek du Laugavegur

Très vite, la visibilité devient à nouveau aléatoire, selon les passages nuageux et le vent. Il y a encore des endroits où l’on ne voit pas les piquets, mais contrairement à hier, aujourd’hui il suffit d’attendre quelques minutes pour que le brouillard se dissipe et que l’on voit au moins à trois piquets de distance. On s’y précipite, parce qu’ils redisparaissent aussi vite qu’ils sont apparus !

Quand on préparait le trek et qu’on lisait que les changements de météo pouvaient être brusques, on comprenait le principe, mais on n’avait absolument pas conscience de la vitesse à laquelle cela pouvait se produire. Pour en donner une idée, et promis, sans exagération :  Céline s’arrête pour prendre une photo du paysage. Le temps qu’elle sorte le téléphone, le brouillard a déjà caché le paysage en question, et il ne reste que du gris-blanc sur la photo.

 

Nous avons cependant de la chance : la visibilité est bonne au moment où nous arrivons au point de vue sur le lac. L’image est magnifique ! (ok, pas sur ma photo, mais essayez d'imaginer)

26.06.2019. Vue sur le lac d'Alftavatn

26.06.2019. Vue sur le lac d'Alftavatn

D’ailleurs, pas mal de randonneurs que le brouillard nous avait cachés sont arrêtés dans le coin pour profiter du paysage. En avançant un petit peu, nous réalisons que tout ce petit monde n’est pas arrêté là uniquement pour admirer la vue, mais parce que c’est aussi le premier déchaussage…

On était prévenues -il y a des rivières à traverser à gué- et on s’est équipées en conséquence -une paire de pompes dédiée uniquement à cet effet. Pour cette première fois, le passage est court et peu profond. L’eau est froide, mais comme on y reste très peu de temps, c’est supportable.

Un peu plus tard arrive le 2ème déchaussage. Là, la rivière est plus large et le courant un peu plus important. On a donc tout le loisir d’apprécier la température de l’eau, revigorante.

Au moment où l’on rechausse, il commence à pleuvoir. Notre expérience du jour 1 nous rappelle que quand on est menacé de 3 gouttes, il faut s’équiper rapidement : l’averse n’est pas loin, ou la brume très humide, ou le brouillard qui mouille tout.

26.06.2019. Refuge d'Alftavatn

26.06.2019. Refuge d'Alftavatn

La première chose que l’on voit en arrivant au refuge d’Alftavatn est un bâtiment sur lequel est écrit « BAR ». Il pleut assez fort quand nous entrons dans le chalet. C’est inattendu, mais nous sommes parmi les premiers arrivés. Nous pouvons donc choisir nos places dans le dortoir. Ce sont deux rangées de vrais lits, collés les uns aux autres comme s’il s’agissait d’un unique matelas pour 8-10 personnes.

On mange pour se réchauffer puis, comme la pluie s’arrête, Céline et moi repartons faire un tour vers le lac. Après tout, on est à peine en milieu d’après-midi, on ne va pas rester enfermées. On apprendra plus tard qu’il est possible de réaliser le tour du lac en 2h, mais nous, évidemment, on s’est loupées.

26.06.2019. Lac d'Alftavatn

26.06.2019. Lac d'Alftavatn

Compteur : 12km sur le trek

+ balade le long du lac

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29 mai 2018 2 29 /05 /mai /2018 21:15

Suite (et fin) de notre grande randonnée à travers la Serra Tramuntana (Majorque) dont on peut retrouver les premières étapes juste ici.

 

26 avril : étape 5 : Muleta – Tossals verds (refuge que nous appellerons affectueusement « refuge du crapaud »)

 

Nuit mouvementée, non à cause des ronflements, mais parce que, en courants d’airs, porte et fenêtres ont claqué une partie de la nuit. Nous nous levons donc la tronche enfarinée pour le petit-dèj et sommes déçues de constater qu’on nous propose du jus d’orange en brique alors qu’il y a de belles oranges juste à côté des tables (ce sera d'ailleurs le reproche qu'on pourra faire à tous les refuges suivants). Mais apparemment, l’orange pressée, c’est en supplément. C’est frustrant, parce qu’il y a des orangers couverts de fruits partout. Et on ne parlera pas des citrons, aussi gros que les oranges.

 

Du refuge à Sóller, rien de particulier, hormis qu’il ne fait pas beau et que le vent est froid.

Dans Sóller, le balisage redevient bof bof (ça faisait longtemps, on n’était plus habituées !) et on se paume un peu. Le mini-plan de la ville dessiné dans le guide nous permet de nous en sortir sans perdre trop de temps.

Nous nous arrêtons manger à la sortie de la ville, car nous savons que nous aurons besoin d’énergie pour la suite…

Petit échauffement entre Sóller et Biniaraix.

Après Biniaraix, nous commençons à monter un large escalier (en pierres évidemment) aux marches pas trop hautes.

26.04.2018 – Entre les montagnes du Morro de ses Solanes et d’Es Cornadors

26.04.2018 – Entre les montagnes du Morro de ses Solanes et d’Es Cornadors

Et on monte encore.

Et encore.

La vue superbe donne envie de s’arrêter à chaque tournant. On aperçoit, au loin, le phare des Cap Gros, point de départ du matin. Puis il disparait au coin de la montagne.

26.04.2018 – Barranc de Biniaraix

26.04.2018 – Barranc de Biniaraix

 

On monte encore un peu, dans la forêt à présent, jusqu’à arriver quasiment au sommet avec (encore) une vue superbe sur le bassin de Cúber. Le vent est très froid, on ne s’attarde pas et on descend à travers les pâtures, entre les ânes, les chèvres et les moutons.

 

Suivant le balisage GR, nous contournons le bassin et prenons la direction du refuge en longeant un canal à hauteur d’homme qui transvase l’eau du réservoir du Gorg Blau à celui de Cúber.

26.04.2018 - Bassin de Cúber

26.04.2018 - Bassin de Cúber

 

Une dernière montée, puis une nouvelle suite de beaux paysages, enchaînement de montagnes et vallées qui nous amène au refuge du crapaud dans la lumière orangée du soleil déclinant.

26.04.2018 – Non loin du refuge de Tossals verds

26.04.2018 – Non loin du refuge de Tossals verds

Bilan journée : le guide prévoyait 28 km, le téléphone de Céline nous en donne 33. Je décide que cette étape sera ma préférée, mais celle du lendemain me fera douter. 

 

27 avril : étape 6 : Tossals verds – Son amer

 

Nous avons eu la chance de dormir dans un dortoir de 6, au calme. Ce n’est pas plus mal, car si l’étape d’hier était la plus longue et celle avec le dénivelé positif le plus important, celle d’aujourd’hui est celle où nous atteindrons le point culminant de la Route, au Coll des Prats, à 1 200m.

En grande forme, nous quittons le refuge du crapaud, suivant, comme à notre habitude, les panneaux GR 221, sans se demander pourquoi ils n’indiquent que des villes que nous n’avions pas identifiées sur notre itinéraire. C’est après un bon kilomètre de descente qu’un panneau avec une carte nous informe que nous sommes parties à l’exact opposé de notre destination. Nous remontons au refuge : 40mn de perdues pour une erreur stupide.

Nous repartons sur le bon chemin, et il me faut 20mn pour réaliser que c’est celui par lequel nous sommes arrivées la veille. En grande forme, je vous dis. Après ça, je décide de ne pas m’occuper de l’itinéraire aujourd’hui, Sandrine et Céline s’en sortiront beaucoup mieux sans moi.

Nous refaisons donc une partie du chemin de la veille (et c’est normal) jusqu’au fond de Prats, puis direction le coll. Ça grimpe gentiment au début, un bon chemin en terre et pas en pierres, à l’ombre des arbres… on est confiantes. A peine cette réflexion faite, ça se complique : pente plus raide, cailloux qui roulent, en plein cagnard. C’est dur, mais on arrive en haut, le souffle coupé autant par l’ascension que par la vue : d’un côté, des montagnes à l’infini, de l’autre, discrète entre deux sommets, la mer.

27.04.2018 – Vue depuis le Coll des Prat

27.04.2018 – Vue depuis le Coll des Prat

On mange là, un peu envahies par les moucherons, en se demandant comment le mur sur le flanc de la montagne peut tenir sans être cimenté, et combien de kilomètres il peut bien y en avoir dans la Tramuntana. C’est aussi à ce moment qu’on entend un bruit bizarre, au loin. Dans ma tête, ça fait comme le passage d’un train, un TGV qui s’approche puis qui s’éloigne, ce qui parait très peu probable vu l’endroit.

27.04.2018 – Vue depuis le Coll des Prat

27.04.2018 – Vue depuis le Coll des Prat

Nous entamons la grosse descente de la journée quand le bruit non identifié se fait de nouveau entendre. On s’arrête, on cherche sa provenance, il est plus proche… Tout à coup, une nuée d’oiseaux (pour moi des hirondelles, mais Sandrine n’est pas d’accord et elle a sans doute raison) passe à toute allure au-dessus de nous et se précipite vers le vide ! Ce son, c’est le bruit de leur vitesse ! Impressionnant. Nous aurons l’occasion de le réentendre un peu plus bas, histoire de vérifier qu’on n’a pas complètement halluciné.

27.04.2018 – Monastère de Lluc

 

La descente jusqu’à Lluc se poursuit. Nous passons devant le monastère, qui a l’air superbe, mais nous lui préférons la terrasse d’un café pour finir la journée.

Nous terminons tranquillement au refuge de Son Amer, une très belle bâtisse, où nous retrouvons un groupe de Français que l’on suit depuis Can Boi, notre couple de Danois et quelques autres.

27.04.2018 – Refuge de Son Amer

 

Nous sommes dans un dortoir de 24 lits... 

 

Bilan journée : 16 km

 

28 avril : étape 7 : Son amer – Pollença

 

Les 24 lits du dortoir grincent terriblement, on a l’impression qu’un insomniaque monte et descend un vieil escalier en bois toute la nuit. On n’ose pas trop bouger. Pourtant, on dort plutôt bien.

 

L’étape du jour n’est pas longue et sera surtout descendante. Genouillère et bâtons sont de sortis pour les deux handicapées des genoux.

Nous commençons par monter, un peu, rien de difficile vus les jours précédents. Petit pincement au cœur : on sait que c’est notre dernière montée, car demain ne sera qu’un faux plat descendant. Déjà, le paysage n’est plus celui de la Tramuntana auquel nous nous sommes très bien habituées (mais dont nous ne nous sommes pas du tout lassées !). Les montagnes perdent de leur hauteur et nous les contournons par le bas au lieu d’en attaquer l’ascension. On prend moins de photos, c’est mauvais signe.

Nous longeons de loin la route Ma-10 ainsi qu’un petit ruisseau. C’est vert, c’est mignon, mais tellement rien à voir avec les sommets qui nous ont époustouflées qu’on a du mal à apprécier cette simplicité.

 

Nous arrivons à Pollença en début d’après-midi et posons nos sacs au refuge de Pont Roma pour aller nous balader en ville le dos léger.

28.04.2018 – Les 365 marches de l’église du calvaire

 

Déjeuner en terrasse, puis nous montons les 365 marches pour atteindre l’église du calvaire. Nous les redescendons en s’arrêtant dans les magasins de souvenirs. Cette fois, nous pourrons en acheter si l’envie nous en prend, car ils ne pèseront pas très longtemps dans le sac. Nous avons du temps devant nous, et nous en profitons bien.

28.04.2018 – Vue depuis l’église du calvaire

28.04.2018 – Vue depuis l’église du calvaire

Plus tard, nous allons également voir le petit pont romain, duquel le refuge tire son nom. Puis, comme c’est déjà le soir, on retourne manger. On se dégote un petit resto au top, mais je serai incapable de vous dire son nom ou de préciser son emplacement...

Petit doute sur l’heure du couvre-feu du refuge alors on rentre en pressant le pas. Ne manquerait plus qu’on se retrouve enfermées dehors. Mais tout va bien, nous sommes en avance, et cela nous laisse le temps de bouquiner un peu. Nous n’aurons pas avancé beaucoup dans nos livres respectifs (Brume – Paranoïa, de Stephen King, pour ce qui me concerne et pour ceux que ça intéresse).

 

Bilan journée : 17 km

 

29 avril : étape 8 : Pollença - Port de Pollença

 

Seulement 1h30 pour faire les 6 derniers kilomètres de marche, voilà le prévisionnel de ce dernier jour. Notre idée est d’arriver suffisamment tôt au Port pour attraper le bus de 11h05 qui nous remmènera à Palma.

29.04.2018 – Arrivée au Port de Pollença

 

Autant être concise, car l’étape ne mérite pas plus : il y a du vent, un peu de pluie, et cette dernière portion est moche et inutile.

Après un petit coucou d’au revoir à nos Danois, nous enchaînons nos 6 derniers kil déprimants au possible le long de la grande route toute droite. Il n’y a aucun intérêt à considérer cette portion comme une étape en elle-même, mieux aurait valu la coupler avec celle de la veille (largement possible en termes de temps et de distance) !

Mais c’est vrai qu’une fois arrivées au Port… ça y est, on l’a fait ! On n’en revient pas comme la semaine est passée vite !

Mais pas le temps de s’appesantir, il nous faut partir à la recherche de l’arrêt de bus. Après un dernier regard au panneau, de ceux qui nous ont guidées tout au long du GR 221, nous quittons la jetée.

29.04.2018 – Port de Pollença

29.04.2018 – Port de Pollença

Il y a du monde à l’arrêt de bus et, quand le bus arrive (un TIB jaune, comme nous en avons repérés plusieurs durant notre parcours, et dont on peut retrouver les horaires ici), nous obtenons de justesse les trois dernières places assises. Les autres gens doivent se contenter d’attendre debout dans l’allée centrale. La majorité descendra de toute façon à Pollença, que nous venons de quitter.

Nous poursuivons dans ce bus gelé par la clim jusqu’à la station intermodale de Palma là où, une semaine plus tôt, nous attendions le bus pour Port d’Andratx.

Nous gagnons le New Art Hotel à pied pour y déposer nos affaires et repartons, direction la plage puis le centre-ville pour manger. Soleil et bières/sangria aidant, nous retrouvons une certaine gaieté malgré le vent et surtout, le fait qu’il s’agisse de notre dernier après-midi sur l’île.

Nous nous promenons tout l’après-midi dans Palma, puis c’est le retour à l’hôtel.

29.04.2018 – La plage de Palma

29.04.2018 – La plage de Palma

Le lendemain, notre avion décolle à 7h. Nous réglons nos réveils à 5h10, le temps de se rendre à l’aéroport, d’enregistrer le bagage en soute et de passer le contrôle de sécurité. Là, ça devient vraiment tristounet. Ce qu’on ne sait pas encore, c’est que pour rajouter au déprimant de la situation, demain, en France, nous arriverons avec vent, froid et pluie, et Sandrine découvrira un problème sur sa voiture.

Nos inconscients se sont peut-être doutés qu’il ne fallait pas rentrer tout de suite, car nous avons bel et bien failli rater notre avion, en traînant trop longtemps dans le duty free de l’airport !

Mais finalement, nous embarquons, nous décollons et nous essayons de repérer, depuis le ciel, la chaîne de montagnes que nous avons suivie pendant ces huit jours superbes.

La Route de la pierre sèche – Partie 2 : Muleta – Port de Pollença
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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 17:42

Le GR 221 permet de découvrir les paysages de la pierre sèche de la Serra Tramuntana, déclarée aujourd’hui Patrimoine Mondial de l’UNESCO dans la catégorie Paysage Culturel. Le parcours longe parfois la cote et parfois à proximité des sommets les plus important de la sierra. Cette combinaison, à laquelle s’ajoute la diversité de la végétation, en particulier les chênaies denses et la garrigue typique de la Méditerranée, contribue à la beauté des paysages du sentier.

Guide de la Ruta de pedra en sec du Consell de Mallorca

La Route de la pierre sèche – Partie 1 – Port d’Andratx - Muleta

Tout a commencé avec l’achat du bouquin « Randos autour du monde » à Nature & Découverte, qui répertorie, comme son nom l’indique en partie, les plus beaux sentiers de grande randonnée à

22.04.18 - L'équipe

travers le monde. Quand Céline a demandé où on pourrait partir en vacances en avril ("et faut pas que ce soit trop loin parce qu’on a peu de temps"), on a tout naturellement ouvert le livre et inspecté ses propositions selon nos différents critères.

Deux choix nous sont apparus.

La sélection s’est ensuite faite par la facilité à accéder au départ de la randonnée. C’est ainsi que nous avons choisi la Route de la pierre sèche / Ruta de pedra en sec / GR 221 et que nous sommes parties pour Majorque le lendemain de mon anniversaire.

 

21 avril 2018 : prologue

 

Nous atterrissons à Palma à 17h45, récupérons le bagage en soute et prenons un premier bus jusqu’à la station intermodale, puis un second pour Port d’Andratx. Il nous faut presque 4h pour réaliser l’opération décrite en une phrase, puisque nous arrivons à l’hôtel Catalina Vera (très sympa) à plus de 21h30.

Nous savons que demain, nous commencerons par une étape dite « en projet », c’est-à-dire qui n’apparaît pas dans notre guide et ne bénéficie pas du balisage GR. C’est pourquoi nous avons acheté une carte de la région, et que nous l’étudions soigneusement avant d’aller dormir.

 

22 avril : étape 1 : Port d’Andratx – Estellencs

 

22.04.2018 - La petite cour de l’hôtel Catalina Vera

 

 

Nous quittons l’hôtel à 9h19 après un bon petit-déjeuner. Le Port d’Andratx est très joli, et nous prenons le temps de quelques photos avant d’entamer la marche.

22.04.2018 - Face au port : les montagnes

22.04.2018 - Face au port : les montagnes

Les 5 km entre Port d’Andratx et Andratx sont l’occasion d’un meilleur réglage des sacs (perso, je n’ai pas pesé le mien, je n’ai aucune idée du poids qu’il fait). Il fait beau et déjà chaud. Comme on le sait, nous ne sommes pas encore sur le GR 221 officiel, mais la carte et un peu de logique suffisent pour s’y retrouver. Nous passons Andratx et suivons un chemin de petite randonnée jusqu’à une aire de pique-nique. Nous mangeons au soleil, parce qu’il n’y a pas d’ombre, et repartons assez rapidement pour échapper aux merveilleuses odeurs de barbecue (évidemment, nous, on n’a pas de quoi faire barbec’).

22.04.2018 – Peu après l’aire de pique-nique

22.04.2018 – Peu après l’aire de pique-nique

 

Au départ, tout se passe bien, il n’y a qu’un sentier, on ne peut pas se tromper. Des panneaux indiquant Estellencs apparaissent, nous sommes donc confiantes. Trop peut-être. Au bout d’un moment, il n’y a plus d’indications, et plus vraiment de sentier non plus. Heureusement, Céline comprend rapidement qu’il faut suivre des cairns disposés le long du chemin, ce que nous faisons. De petit tas de cailloux en petit tas de cailloux, nous grimpons sur les collines (montagnes ?) ce qui nous offre un très chouette paysage.

22.04.2018 – Poursuivant les cairns

22.04.2018 – Poursuivant les cairns

Suivre les cairns devient compliqué. Ton sur ton, on ne les repère pas très bien. Nous les perdons une première fois (heureusement, Sandrine repère un autre marquage, un point rouge, à suivre), puis une seconde fois (cette fois, c’est Céline qui a une suspicion de cairn très loin sur un autre sommet). Nous revoilà, péniblement, sur un petit chemin.

Nous avons changé de versant, et le paysage pierreux est devenu herbeux, de hautes herbes, larges et dures, qui poussent en touffes et qui coupent si on s’y accroche. Quand je dis « hautes », c’est qu’au début, elles nous arrivent aux genoux, et qu’au fur et à mesure de notre avancée, elles arrivent à la taille, voire un peu plus. Elles finissent par engloutir le chemin (ou en tout cas, ce que nous pensions être le chemin). Les cairns ont eux aussi disparu. Nous nous écartons du chemin pour essayer d’en trouver, en vain. Nous faisons demi-tour dans l’idée de revenir au dernier cairn que nous avons vu. En vain également : avec ces herbes, nous ne parvenons même plus à retrouver le « chemin » !

Techniquement, nous ne sommes pas du tout perdues, nous pouvons nous situer précisément sur la carte (loin en contrebas, nous voyons la route et le refuge de Coma d’en Vidal), mais. Mais nous sommes au sommet d’une colline/montagne et ne voyons absolument pas comment en descendre. Les herbes sont maintenant parfois plus hautes que moi, la pente est raide et l’heure tourne. Nous tentons de descendre vers un muret plus bas. On ne compte plus les chutes, les roulades et les égratignures, mais on atteint le muret. Guère salvateur, le muret, puisqu’il nous mène à un flanc de colline, beaucoup trop abrupt. Nous poursuivons sur un autre versant (ou alors nous avons changé de colline, on ne sait pas trop) mais c’est la même déception. On réitère l’opération, descendant comme on peut là où ça paraît le moins dangereux.

Après pas mal d’efforts et une bonne montée d’adrénaline, nous terminons notre descente dans une propriété privée et rejoignons la route environ ¼ d’heure avant la nuit. De là, décision collective de ne plus prendre de risque : nous suivons la route, et non le chemin, jusqu’à Estellencs, jusqu’à notre hôtel, jusqu’à une terrasse de resto, jusqu’à une bière et un bon dîner.

 

Bilan de la journée : 31 km.

 

23 avril : étape 2 : Estellencs – Esporles

 

  1. L’étape du jour est beaucoup plus courte et devrait être correctement indiquée.
  2. L’hôtel Maristel & SPA dispose d’une piscine intérieure et d’un jacuzzi (et aussi d'un spa comme son nom l'indique).

Nous voyons ces deux points comme une belle récompense de nos efforts de la veille et décidons d’en effacer les traces par une grasse matinée et un temps de jacuzzi. Revigorées, nous partons à midi.

Le parcours est effectivement bien balisé, par de petits panneaux de bois autrement plus jolis que nos traits tracés (parfois effacés) vite-fait sur des arbres (on peut pour cela se référer au dernier épisode de la GTJ, entre autres). Heureusement, car, dans notre descente infernale de la veille, j’ai lamentablement perdu notre carte !

Le balisage nous emmène au-dessus d’Estellencs puis nous fait suivre un petit sentier sous les arbres. On est à l’ombre, la mer sur notre gauche, des fleurs tout autour, c’est très agréable.

23.04.2018 – La possessió d’Es Rafal

23.04.2018 – La possessió d’Es Rafal

23.04.2018 – Mangeant les casse-croûtes

 

Nous arrivons à Banyalbufar (que je ne parviendrai jamais à prononcer correctement) sans encombre et y mangeons nos casse-croûtes. Nous savons que pour la suite, une bonne grimpette nous attend, et repartons donc assez rapidement. La montée nous paraît un peu longue, mais on réalisera dans la soirée qu’il ne s’agissait que de 300m de dénivelé…

 

 

 

 

De grosses pierres forment à présent le chemin, et on comprend pourquoi le nom de la rando.

 

La descente n’est pas si simple sur ces cailloux branlants, mais on s’en sort.

 

Arrivées à Esporles vers 18h, nous gagnons notre logement, réservé sur airbnb. Notre hôte est super et nous aide à organiser l’étape du lendemain (il a peut-être pitié de nous quand je lui explique que j’ai perdu notre carte).

 

La plus grosse péripétie de la journée se résume au fait que l’une de nous (dont je ne citerai pas le nom pour respecter sa dignité) est restée momentanément enfermée dans les toilettes et a été vaillamment secourue par un allemand (heureusement pour elle, car les deux autres ne l’avaient absolument pas entendue appeler au secours).

 

Bilan journée : 14 km.

 

24 avril : étape 3 : Esporles - Deià (refuge de Can Boi)

 

24.04.2018 – Suivant (à nouveau) les cairns

En sortant d’Esporles, le GR est très bien balisé jusqu’au coll de la Basseta. De là (notre hôte nous a prévenues hier soir) nous revenons à la bonne vieille méthode des cairns. Vue notre expérience du jour 1, nous appréhendons un peu mais, hormis quelques hésitations, nous nous en sortons bien (et bien mieux que beaucoup d’autres, comme nous l’apprendrons par la suite).

La montée au-dessus de Valldemossa est un peu dure, surtout parce qu’il fait chaud, mais le point de vue sur la ville est une belle récompense.

24.04.2018 – Vue sur Valldemossa

24.04.2018 – Vue sur Valldemossa

La descente est elle-aussi difficile, surtout pour les genoux (Céline et moi sommes toutes deux handicapées à ce niveau, personnellement surtout à cause d’une des chutes du jour 1). Nous pique-niquons à côté de l’office du tourisme et nous payons le luxe de prendre une glace. La ville, très touristique, semble jolie, mais nous ne nous attardons pas et reprenons la route. Nous passons par la réserve sur la Muntanya del Voltor. Sur conseil de notre hôte, nous avons demandée l’autorisation (gratuite) de passer par la partie privée de la réserve afin de raccourcir notre parcours.

Notre itinéraire nous fait rapidement ressortir de la partie privée. Là, nous nous retrouvons seules sur un chemin/muraille qui fait passer d’un sommet à l’autre, au-dessus de la mer, dans un paysage d’autant plus beau que l’on ne peut y accéder qu’à pied.

24.04.2018 – Par la réserve sur la Muntanya del Voltor

24.04.2018 – Par la réserve sur la Muntanya del Voltor

La descente, en revanche, est rude : environ 700m de dénivelé réalisés en au moins 2 heures. Nous arrivons à Deià par une sorte de jungle, qui nous rappelle les herbes hautes dans lesquelles on a chu plusieurs fois au jour 1, et qui contraste avec la rudesse du sommet pierreux.

Refuge de Can Boi

Au refuge de Can Boi, le gars qui s’occupe des lieux est en train de servir la popotte quand nous débarquons. On ne sait pas s’il y aura un resto d’ouvert quelque part, alors on demande si on peut manger là. Bien que nous n’ayons pas réservé de repas, le gars accepte de nous servir un petit quelque chose. Nous en profitons pour discuter avec d’autres gens qui ont réalisé l’étape. Un couple de danois et une brésilienne se sont perdus entre Esporles et Valldemossa, à tel point qu’ils ont ensuite gagné Deià en bus. Nous sommes assez fières de pouvoir dire que ce n’est pas notre cas.

 

Bilan journée : 17 km.

 

25 avril : étape 4 : Deià – Muleta

 

Petite journée en prévision. Heureusement, car nos trois colloc’ de chambrée ont bien ronflé et on a mal dormi. On arrive à la bourre pour le petit-déjeuner (qu’on ne se souvenait plus avoir réservé) mais le gars (toujours le même) doit avoir pitié de nous et nous le sert quand même (il a dû être content de nous voir partir !).

25.04.2018 - Muleta Gran

25.04.2018 - Muleta Gran

L’étape est facile, la plus grosse difficulté consiste à doubler un groupe de lycéens qui se trimballe sur le chemin. Nous parvenons sans encombre, et sans plus de commentaires, au refuge de Muleta, où nous retrouvons nos voisins de chambrée et quelques autres de can Boi.

 

On abandonne les gros sacs et on repart, toujours à pied, jusqu’au Port de Sóller, où l’on a tout le temps de manger, se balader et acheter des cartes postales. On n’en est pas encore à acheter des souvenirs, parce qu’on sait qu’il faudra ensuite les porter sur notre dos !

25.04.2018 : Vue sur Port de Sóller

25.04.2018 : Vue sur Port de Sóller

Nous retournons ensuite au refuge pour nous installer et faire nos lits dans cet immense dortoir d’au moins une trentaine de places. Après un brin de nettoyage (corps et vêtements), nous redescendons au Port pour manger et poster nos cartes écrites entre-temps. A croire qu’on ne marche pas suffisamment le reste du temps.

Les refuges ont des horaires précis, il nous faut être rentrées pour 22h/22h30 pour une extinction des feux à 23h.

Au final, nous aurons fait 23 km alors que c’était censé être notre journée de repos.

 

Pour la suite de la route de la pierre sèche, c'est ici.

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14 mai 2018 1 14 /05 /mai /2018 17:18

 

Nous partîmes trois, devînmes quatre, arrivâmes deux.

Cela faisait presque 11 mois jour pour jour que le dernier épisode de la GTJ était sorti. Aussi était-il temps d’avancer un peu sur le parcours. L’équipe de ce nouvel épisode est un mix de celles des épisodes 1 et 2, et se compose de la frangine, Céline et Léon en plus de moi-même. Nous sommes à 2 voitures, ce qui nous évite d’avoir à transporter toutes nos affaires sur le dos (Céline et moi revenons tout juste de Majorque où nous avons réalisé la grande randonnée de « La route de la pierre sèche » dans ces conditions d’itinérance, on vous en parle ici). Comme d’habitude, on vous épargnera le descriptif du ballet des véhicules pour se concentrer sur la rando.

 

Nous sommes donc partis à 3, Céline, Léon et moi, le samedi après-midi. Le week-end a commencé par une visite à Môtiers, chez nos amis suisses du Paléo, qui ont eu l’excellente idée de nous proposer de pousser jusqu’au village d’à côté où avait lieu un petit concert. Gadjo, c’est le nom du groupe, a joué une bonne heure, dans le décor fort agréable de cet ancien séchoir à absinthe. La soirée était vraiment sympa. Ce que l’on ne vous détaillera pas, c’est l’heure à laquelle elle s’est terminée, l’heure à laquelle nous sommes rentrées au logement airbnb, et la difficulté que nous avons eue à nous lever le lendemain pour attaquer les deux gros jours de rando.

 

6 mai 2018 : étape 9 : Les Alliés - Malbuisson

 

Nous retrouvons la frangine et gagnons Les Alliés (975m d’altitude), où Maud et moi nous étions arrêtées il y a presque un an. L’église est toujours à la même place, la GTJ aussi, il fait super beau, on se lance.

06.05.18. Au départ des Alliés

06.05.18. Au départ des Alliés

Nous passons entre les champs en fleurs, c’est calme, la température est idéale, bref, parfait. Il nous faut cependant rester attentives, car le balisage n’est pas au meilleur de sa forme. Après la ferme de la Barillette, nous entrons dans les bois, et là les traits rouges et blancs deviennent presque invisibles. Ils ne sont pas inexistants, on les devine parfois, mais il faut vraiment les chercher pour repérer la peinture trop vieillie. Il y a bien quelque fois où, même en cherchant, on ne les trouve pas, mais nous poursuivons le chemin par la logique, et ça semble fonctionner. En tout cas, on arrive bien là où l’on est censées arriver.

La pause déjeuner, accueillie avec plaisir par Léon

 

Sans nous en rendre compte, nous sommes passées en Suisse (nous repasserons en France de la même manière).

La pause déjeuner se fait au milieu d’une grande pâture. On ne mange pas sur le pouce, mais on ne s’attarde pas trop non plus : il nous reste du chemin !

 

Nous repartons donc à travers champs.

 

Au moment où l’on se dit que le balisage s’est grandement amélioré, nous reperdons sa trace. Mais la logique de l’une, la carte de l’autre et la vue perçante de la troisième permettent de rester sur le bon chemin (on ne vous cache pas que Léon est peu utile dans ces moments d’hésitation).

06.05.18. Fort Malher

 

 

On monte, on descend, le vent se lève, le ciel se couvre, avec la veste on a trop chaud, mais sans on a un brin froid. Mais tout ça, on l’oublie quand on arrive au niveau du fort Mahler (du nom du général Jean-Pierre Mahler, 1761-1808) depuis lequel on a une vue superbe sur le château de Joux.

06.05.18. Château de Joux, vu depuis le fort Mahler

06.05.18. Château de Joux, vu depuis le fort Mahler

Bâti il y a dix siècles, son architecture est signée Vauban (quelle surprise dans cette région... - j'ironise bien sûr). Les bâtiments qui le composent datent cependant de différentes époques, et ont accueillis, entre autres, Mirabeau (incarcéré à la demande de son père pour des dettes de jeu) et Toussaint-Louverture (ancien esclave devenu général en chef des armées de Saint-Domingue, Bonaparte le fait arrêter sous la pression des colons blancs avant de rétablir l’esclavage). Il y a aussi l’histoire de Berthe de Joux, enfermée 12 ans dans son cachot. Aujourd’hui, on n’a pas le temps pour la visite, mais c’est dommage, parce que dans mes souvenirs, elle était chouette.

 

Nous descendons au Frambourg, remplissons nos gourdes au cimetière, remontons au parking du château et bifurquons sur un sentier. Après une bonne grimpette dans la forêt, pas longue, mais très raide, nous suivons une piste forestière puis une petite route jusqu’aux Granges Tavernier. Il y a des grondements au loin, mais je me persuade que ce sont des bruits de camions ou tracteurs malgré les nuages un brin menaçants. C’est en supportant très bien nos vestes, cette fois, que nous arrivons au-dessus du lac de Saint-Point, 3ème plus grande étendue d’eau naturelle de France : 398 ha, 8 km de long, 62 m de profondeur à l’endroit de la cassure sous-marine appelée « trou noir ».

06.05.18. Vue sur le lac de Saint-Point depuis Montperreux

06.05.18. Vue sur le lac de Saint-Point depuis Montperreux

Avec ces nuages, on a l’impression qu’il va bientôt faire nuit. On accélère un peu la cadence, surprises de ne pas avoir avancé plus vite. On échange sur ce point, on se rend compte qu’en pensant adapter son rythme aux autres, chacune a marché en sous-régime. Un peu plus loin, une montée contraint Céline et moi à ralentir à nouveau. La frangine et Léon ne semblent même pas remarquer la petite difficulté, que le topoguide qualifie pourtant de « forte pente ».

 

Finalement, le ciel se dégage, on y voit à nouveau très bien, on profite même d’un très beau coucher de soleil pour terminer cette dernière portion de route.

06.05.18. L'équipe dans le soleil couchant

06.05.18. L'équipe dans le soleil couchant

Le soir, nous retournons au airbnb que Céline, Léon et moi avons déjà occupé la nuit précédente. Pour info, il est situé à Rochejean, et il est vraiment top !

 

Bilan journée : 32 km d’après le topoguide, 37 d’après l’appli de Céline (mais je ne vous cache pas que j’ai parfois quelques doutes quant à sa précision)

Avancée GTJ : 163,8 km

 

7 mai : étape 10 : Malbuisson - Mouthe

 

Le lendemain, on pensait être au taquet, mais bien sûr c’est raté, et on prend la route aux alentours de 10h30.

Nous partons de Malbuisson, où nous avons terminé la veille. Il fait de nouveau très beau.

07.05.18. Peu après Malbuisson

07.05.18. Peu après Malbuisson

Et même, rapidement, il fait très chaud. Une partie de la matinée se marche sur bitume ou cailloux le long d’une voie ferrée, avec peu d’ombre : j’ai sorti le bob et Léon peine un peu (en plus de la chaleur, il a peut-être aussi quelques courbatures de la veille, il faut dire que quand nous on fait 30 bornes, lui doit en faire environ 50 !).

Nous faisons la pause dèj’ aux Hôpitaux-Neuf, anticipant le besoin d’énergie pour les plus de 400m de dénivelé des 5 prochains kilomètres (Hôpitaux-Neuf : 993m – Morond : 1 419m). Nous montons par la route à travers un petit lotissement, retrouvons le chemin et nous installons là, en plein milieu, ce qui ne dérangera absolument personne.

Au moment de repartir, la frangine se rend compte que ce chemin (balisé rouge et blanc !) nous ramène aux Hôpitaux-Neuf que nous quittons à peine. On regarde partout, on réfléchit, on va voir plus loin. Il y a effectivement un autre balisage (avec des panneaux en plus) qui reprend un peu plus loin. Nous avons failli tourner en rond, mais ne sommes pas en cause et nous en sortons bien ! On entame la montée.

 

Jusqu’à l’intersection du Pouillet, tout se passe bien -à part que ça monte, j’entends- mais au carrefour suivant, plus rien. Quatre possibilités de chemin, et zéro indication. Pas de panneau, pas de traits rouges et blancs (ni dans un sens ni dans l’autre), juste une petite randonnée balisée en jaune dont nous ignorons l’origine et la destination. Nous croisons des VTT, qui ne connaissent pas la GTJ mais nous renseigne sur la direction du Morond. Un peu plus tard, alors que Céline, Léon et moi sommes retournés en arrière pour vérifier que nous n’avons pas loupé de carrefour, ces mêmes VTTistes font, de très loin, signe à la frangine pour lui confirmer que nous devons les suivre. Nous retrouvons notre balisage -Merci à eux !- qui longe une piste de descente de VTT. Nous avons donc le loisir, au fur et à mesure de notre ascension, de faire de petites pauses pour regarder les vélos débouler à fond les ballons en se demandant s’ils en ont autant ch*** que nous dans la montée. Plus loin, nous aurons la réponse à cette question : ils n’en chient pas du tout : ils montent par le télésiège venant de Métabief.

07.05.18. Vue depuis la station

07.05.18. Vue depuis la station

Il y a du monde au Morond, avec ces vélos partout et plein de marcheurs. Nous ne nous attardons pas et contournons la station pour découvrir une petite étendue d’eau, vers laquelle nous descendons. Nous la contournons et remontons de l’autre côté, direction le Mont d’Or !

07.05.18. Vue depuis le Mont d'Or

07.05.18. Vue depuis le Mont d'Or

Pour en atteindre le sommet (1 461m) il faut quitter notre itinéraire GTJ et marcher 10 mn de plus (20 aller-retour). Pas vraiment besoin de nous concerter pour poursuivre notre parcours sans s’ajouter de bornes supplémentaires.

 

La suite est une succession de pâtures, aussi mignonnes que les granges qui les garnissent sont imposantes. Comme la veille, le vent se lève, le ciel devient sombre, et les camions tonnent. Au bout d’un moment, il faut se rendre à l’évidence : ce ne sont définitivement pas des camions. L’orage approche. On accélère. On finit par se prendre l’averse, mais rien de bien méchant, et derrière, le soleil brille. Après une hésitation (qui nous a paru très longue), l’orage décide de nous contourner et nous laisse, comme la veille, un ciel superbe pour le début de soirée. C’est donc dans une lumière magnifique que nous découvrons la source du Doubs.

07.05.18. Source du Doubs

07.05.18. Source du Doubs

Nous rejoignons Mouthe sans problème. Céline et Léon doivent rentrer chez eux le soir même et reprennent aussitôt la route.

Avec la frangine, on se paie le luxe d’une dernière nuit sur place, pour refaire une petite marche le lendemain (10 km qui n’ont pas d’intérêt à figurer ici). Nous sommes accueillies par Véronique au gîte d’étape La Randonnée. Nous avions réservé 2 places en dortoir, mais pour des raisons pratiques, Véronique nous propose la petite chambre, avec salle de bain privée. La chambre est charmante, comme l’hôtesse est accueillante. Nous discutons du trail Oxfam, que Véronique a fait 2 ans plus tôt et pour lequel je suis en cours de préparation.

Mais pour de vrai, après cette deuxième journée, on ne fait pas long feu.

 

Bilan journée : 30,5 km

Bilan épisode : 62,5 km

Avancée GTJ : 194,3 km

Et la suite : épisode 6

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La route hors du monde - partie 3 - Au bout du chemin

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